Comment mettre à jour votre plan d’exportation en fonction de l’AEUMC
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Après des mois d’incertitude, une entente a été conclue entre le Canada, les États-Unis et le Mexique pour moderniser l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Le nouvel accord États-Unis – Mexique – Canada (AEUMC) n’a pas causé trop de surprises et, bien qu’il ne soit pas parfait, il vaut mieux qu’aucun accord. Mais surtout, il devrait apporter aux propriétaires d’entreprise du Canada la stabilité dont elles et ils ont tant besoin.
Protéger un précieux accord commercial
Conclu en 1994, l’ALENA visait à stimuler le commerce et les investissements entre les trois signataires. Dans cette optique, l’accord a été un succès: les échanges commerciaux entre les trois pays ont triplé depuis sa signature.
Leurs économies étant donc étroitement imbriquées, les États-Unis, le Mexique et le Canada auraient pu perdre beaucoup si l’ALENA avait été abandonné.
Comme l’illustre la carte ci-dessous, le Canada est le premier marché d’exportation de 36 États américains et le deuxième en importance de six autres.
Le Canada est le premier marché d'exportation
Le Canada est le deuxième marché d'exportation
Un accord modernisé
Le nouvel accord de l’AEUMC protège une grande partie de ce qui a contribué au succès de l’ALENA. Les propriétaires d’entreprise du Canada maintiendront leur accès en franchise presque complète de droits aux marchés américain et mexicain. L’accord modifie ou modernise en outre plusieurs éléments clés de l’accord de libre-échange.
- L’accord sera valide pendant 16 ans, avec un examen officiel tous les six ans.
- La limite des achats en ligne en franchise de droits pour les consommatrices et consommateurs du Canada qui achètent des produits dans d’autres pays d’Amérique du Nord est passée de 20 $ à 150 $, mais seulement si la consommatrice ou le consommateur utilise un service de messagerie.
- La protection des brevets passera de huit à 10 ans.
- Le mécanisme de règlement des différends (chapitre 19) demeure en place.
- L’accord actualisé préserve l’exemption culturelle du Canada, ce qui contribue à protéger l’identité unique du pays.
- Les productrices et producteurs agricoles des États-Unis auront un nouvel accès au marché sous la forme de contingents tarifaires pour les produits laitiers, la volaille et les produits d’œufs.
- Les nouvelles règles d’origine pour le secteur de l’automobile exigent une augmentation du contenu nord-américain.
Malheureusement, les tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium n’ont pas été abolis. Les parties continuent de discuter de ces questions séparément.
Nouvelles règles commerciales pour le secteur automobile
L’AEUMC constitue une bonne nouvelle pour le secteur automobile canadien, qui a évité d’éventuels tarifs douaniers américains.
L’accord porte également le seuil de la teneur en valeur régionale pour la production automobile de 62,5 % à 75 %. Cela pourrait entraîner une légère augmentation du coût des automobiles, car les entreprises de construction devront acheter une plus grande part de contenu auprès des trois pays nord-américains. Les nouvelles règles créeront sans doute de nouvelles occasions pour les entreprises fournisseuses de pièces du Canada.
De plus, la lettre d’accompagnement sur le secteur automobile exempte les automobiles et les pièces d’automobiles d’origine canadienne et mexicaine des futures mesures de l’article 232 que les États-Unis pourraient imposer. L’administration américaine a eu recours aux mesures de l’article 232 pour imposer des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium plus tôt en 2018. L’exemption est limitée à 2,6 millions d’automobiles et à 32,4 milliards de dollars américains annuellement en pièces d’automobiles, ce qui est nettement supérieur aux récentes exportations canadiennes.
Mettez à jour votre plan d’exportation en fonction de l’AEUMC
Un plan d’exportation est un document clé que toute entreprise exportatrice devrait élaborer. Ce plan vous aidera à évaluer les risques et les occasions liés à l’exportation.
Voici des conseils pour mettre à jour votre plan d’exportation en fonction du nouvel AEUMC.
1. Assurez-vous de pouvoir rester dans la compétition
Le nouvel accord signifie plus d’investissements au Canada, aux États-Unis et au Mexique, mais aussi plus de concurrence et une plus grande pression sur les coûts, surtout dans les secteurs où les règles ont été modifiées, comme l’industrie automobile, le secteur laitier ou le commerce de détail.
En raison de ces changements, votre entreprise pourrait se voir contrainte de trouver les ressources dont elle a besoin pour maintenir son avantage concurrentiel. Tout repose sur la productivité, et le plus grand défi pour la productivité canadienne à l’heure actuelle pourrait être la pénurie de main-d’œuvre.
Notre récente étude sur la pénurie de main-d’œuvre a révélé que 55 % des propriétaires d’entreprise du Canada ont de la difficulté à trouver les personnes dont elles et ils ont besoin.
Les propriétaires d’entreprise de notre étude ont mentionné que les stratégies suivantes fonctionnent vraiment bien dans leur cas.
- Embaucher de la main-d’œuvre provenant des groupes sous-utilisés de la population active – les jeunes, les personnes à la retraite, etc. Essayer de conserver une partie du personnel plus âgé dans votre entreprise pendant quelques années supplémentaires est un excellent moyen de combler le manque de connaissances des jeunes travailleuses et travailleurs.
- Faire appel aux nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants, qui représenteront jusqu’à 80 % de la croissance démographique du Canada d’ici 2032. Ces personnes pourraient avoir les compétences et les qualifications que vous recherchez – peut-être pas toutes, une certaine formation pourrait être nécessaire, mais vous devez considérer cette possibilité.
- Utiliser la technologie pour améliorer l’efficacité et automatiser les processus afin d’éviter de dépendre des membres du personnel pour les tâches à faible valeur ajoutée. C’est aussi une excellente façon de rendre votre entreprise plus compétitive: ainsi, lorsque vous soumissionnez contre une entreprise fournisseuse américaine ou mexicaine, votre entreprise peut vraiment être concurrentielle et remporter le contrat.
2. Diversifiez vos marchés
L’incertitude qui a entouré la renégociation de l’ALENA souligne l’importance de prendre en considération d’autres marchés que les États-Unis, comme l’Union européenne, qui compte plus de 500 millions de personnes et avec laquelle le Canada a signé un accord de libre-échange en 2017.
Vous pouvez utiliser Info-Tarif Canada pour connaître les tarifs qui s’appliquent aux pays avec lesquels le Canada a conclu un accord de libre-échange.
Un plan d’exportation agile pour affronter les tempêtes
Dans un environnement instable, les entreprises mal préparées risquent de sombrer. C’est pourquoi les entreprises exportatrices ont besoin d’un plan solide. Vous devriez revoir le vôtre régulièrement et vous assurer qu’il est assez agile pour vous permettre d’affronter les tempêtes (ou les ouragans) qui pourraient survenir.
L’équipe Services-conseils de BDC peut vous aider à vous faire une image claire de la situation et à élaborer la meilleure stratégie pour faire croître votre entreprise à l’étranger. Communiquez avec nous si vous avez des questions.