Jamais rassasié: pourquoi cet entrepreneur en série a voulu tout recommencer
Lecture de 4 minutes
À l’été 2018, Georges Karam se promet enfin de prendre un temps d’arrêt de six mois. C’est que Georges a travaillé fort depuis son arrivée en sol canadien au début des années 1990.
Georges Karam a notamment fondé les entreprises AHEEVA et Atelka en partenariat avec François Lambert. Georges a trouvé de nouvelles orientations pour ses entreprises, vendu, employé jusqu’à 3 000 personnes et généré des centaines de millions de dollars. Et comme pour chaque propriétaire d’entreprise digne de ce nom, Georges a souvent dit «oui» sans trop réfléchir.
«Je me rappelle de notre premier contrat, soit de gérer un centre d’appels et 15 personnes. Nous n’avions rien, pas la moindre ressource, mais sans y penser, j’ai dit “oui”. François [Lambert] m’a traité de fou, mais nous y sommes parvenus», se souvient Georges.
Après la vente de ses entreprises, Georges Karam travaille pour une grande entreprise montréalaise spécialisée en sécurité informatique et l’aide à croître à l’international. Mais sa soif d’entreprendre se manisfeste sans cesse.
«J’avais besoin d’autres défis. Et, de toute façon, je suis toujours insatisfait. C’est ça qui me pousse à aller plus loin en permanence. Les propriétaires d’entreprise ne l’avoueront pas, mais nous faisons beaucoup d’anxiété. Il faut toujours faire mieux.»
Il y a de fortes chances que Georges Karam procède à l’acquisition d’une entreprise après ces quelques mois de liberté retrouvée. Discutant régulièrement avec la personne qui lui sert d’intermédiaire lors d’opérations, Georges lui demande de lui laisser savoir si des occasions d’acheter une belle entreprise se présentent.
Une occasion en or
Georges pensait que cela prendrait des mois, mais à peine quelques semaines plus tard, le téléphone sonne: une occasion rêvée se présente sous la forme de Cognibox, une entreprise de Shawinigan qui se spécialise dans la gestion du risque et de la conformité des sous-traitantes et sous-traitants.
«Je n’avais pas envie de lancer une autre entreprise ni d’investir passivement. Je voulais acheter une compagnie dans mon domaine – les nouvelles technologies –, qui avait du potentiel, et m’impliquer», explique Georges Karam.
C'est après quelques mois de négociations que la vente est conclue. «Quand j’aime, je le sais tout de suite», affirme Georges, qui a besoin de ce nouveau défi. «J’aime la gestion, les défis de croissance, les défis humains. C’est dans mon ADN.»
Avec l’appui de BDC Capital comme entreprise investisseuse minoritaire, Georges prend les rênes de l’entreprise en mai 2019. «Quand j’ai décidé d’aller vers Cognibox et de trouver des partenaires financiers, je voulais des partenaires qui sont plus patients. Je vois à long terme.»
Changer de culture pour gravir de nouveaux sommets
Si la distance représente un défi au quotidien, Shawinigan se situant à quelque 150 kilomètres de sa résidence dans la région de Montréal, Georges Karam doit aussi parvenir à faire évoluer la culture d’entreprise pour réaliser son désir d’expansion internationale.
«Mon défi est très humain maintenant. C’est un changement de culture majeur que nous voulons effectuer.»
Georges Karam mentionne notamment le besoin de renforcer les processus d’affaires de cette entreprise qui s’est développée organiquement au cours des 20 dernières années. Georges veut également que son personnel voit grand. Comme c’est son cas.
«Ça prendra cinq, sept ou 10 ans, peu importe. Je veux que ce soit une réussite. Nous avons de bons produits, une bonne clientèle. Nous pouvons compétitionner et être reconnus dans les plus hautes sphères.»
3 conseils de Georges Karam pour améliorer ses compétences entrepreneuriales
1. Bâtissez la bonne équipe
Il ne faut pas simplement avoir une bonne équipe. Selon Georges, il importe encore plus d’avoir une équipe qui répond aux défis actuels de l’entreprise.
«Le succès d’une ou un propriétaire d’entreprise, ça vient de son équipe, affirme Georges Karam. Si tu n’as pas la bonne équipe en place, tu n’iras pas loin. C’est ce que je suis en train de bâtir avec Cognibox.»
2. Prenez le temps d’écouter
Les propriétaires d’entreprise sont des gens convaincus. Ils et elles croient en leurs idées et ne tiennent pas toujours compte des conseils des autres, ce qui peut leur nuire, affirme Georges Karam.
«Prenez le temps d’écouter vos paires et pairs, les propriétaires d’entreprise qui ont réussi. C’est primordial: apprenez des erreurs des autres au lieu de devoir apprendre de vos propres erreurs. Ça ne sert à rien de faire preuve d’entêtement et de mourir avec une idée», lance Georges.
3. Sachez quand céder votre place
Les propriétaires d’entreprise sont d’abord et avant tout des visionnaires, mais ces personnes ne sont pas toutes de bonnes gestionnaires. C’est pourquoi il importe de bien connaître ses forces et ses faiblesses, de bien s’entourer, et aussi, parfois, de savoir quand le temps est venu de passer le flambeau.
«À un certain moment, la ou le propriétaire d’entreprise doit savoir se retirer et laisser sa place, se retirer des opérations et trouver la bonne personne pour mener à bien l’entreprise», soutient Georges.