À quoi doivent s’attendre les propriétaires d’entreprise du Canada pour 2025?
En 2025, les propriétaires d’entreprise du Canada devront composer avec un contexte marqué à la fois par des occasions et des difficultés. Même si les perspectives économiques laissent entrevoir une croissance plus forte qu’en 2024, l’effet persistant de l’inflation, l’incertitude qui accompagne le changement d’administration aux États-Unis et le déclin de la population constitueront des défis pour les propriétaires d’entreprise.
Les propriétaires d’entreprise devront faire preuve de souplesse et innover pour s’adapter à cette dynamique en évolution. Pendant l’année qui vient, une bonne gestion de vos flux de trésorerie et l’efficacité opérationnelle ainsi que la volonté de vous adapter aux nouvelles tendances vous permettront non seulement d’assurer la survie de votre entreprise, mais également de la voir prospérer.
Lisez la suite pour savoir à quoi vous attendre pour l’année qui vient.
Une baisse de l’inflation devrait donner un peu de répit aux propriétaires d’entreprise
On s’attend à une croissance d’environ 1,5 % de l’économie pour l’année.
Alors que la hausse des coûts et l’inflation ont constitué les principaux défis pour les entrepreneures et entrepreneurs au cours des deux dernières années, la situation devrait s’améliorer en 2025. On s’attend à ce que l’inflation demeure dans la fourchette de la Banque du Canada à environ 2 %. Cela devrait inciter la banque centrale à continuer à abaisser son taux pour l’amener au taux neutre de 2,75 % d’ici le milieu de 2025.
Les taux d’intérêt représenteront un facteur déterminant au cours de l’année à venir, et nous nous attendons à ce qu’ils redonnent de l’élan à l'économie. La croissance dépendra en grande partie des dépenses de consommation et d’un regain des investissements dans le secteur résidentiel. Dans l’ensemble, on peut s’attendre à une reprise dans les catégories de dépenses les plus touchées par les hausses de taux qui ont commencé en 2022.
Cependant, les effets de l’inflation vont continuer de donner des maux de tête aux propriétaires d’entreprise du Canada. Même si les taux baissent et que l’inflation est contrôlée, un fardeau de la dette plus lourd continuera de peser sur les ménages. De plus, les prix plus élevés que les fournisseurs ont dû demander en raison de la hausse de l’inflation ne vont pas baisser avec le ralentissement de l’inflation. Les prix vont simplement monter à un rythme plus lent, plus constant.
Dans l’ensemble, l’économie poursuivra son atterrissage en douceur après un pic d’activité en 2022.
Comment commencer 2025 du bon pied?
Mettez l’accent sur la gestion des flux de trésorerie
Une baisse de l’inflation ne signifie pas une baisse des prix. Les flux de trésorerie et la rentabilité vont donc demeurer sous pression pour encore un certain temps. Une gestion diligente de vos flux de trésorerie et un accent sur les principaux facteurs de rentabilité vous aideront à maintenir la viabilité de votre entreprise en 2025.
Trouvez des moyens de stimuler vos profits
Le début de l’année peut être un bon moment pour examiner vos résultats afin de voir où vous gagnez de l’argent ou où vous en perdez. Devriez-vous hausser vos prix? Trouver de nouveaux fournisseurs? Revoir vos processus de production? Les mesures que vous prendrez pour stimuler vos profits vous aideront à composer avec l’incertitude et libéreront des fonds que vous pourrez réinvestir dans votre entreprise.
Surveillez les tendances en matière de technologie et les autres tendances des affaires
Soyez au fait des nouvelles tendances ayant une incidence sur votre entreprise et réagissez-y. L’année dernière, l’intelligence artificielle (IA) s’est imposée comme facteur majeur de changement pour les entreprises. L’IA et les autres technologies vont continuer de perturber les marchés et les secteurs d’activité. Servez-vous-en pour accroître la productivité de votre entreprise et réduire vos coûts.
Les menaces tarifaires engendreront de l’incertitude quant au commerce Canada-États-Unis
Le président désigné Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits qui entrent aux États-Unis à partir du Canada et du Mexique dès son investiture le 20 janvier. Le Canada a déjà commencé à se pencher sur des tarifs douaniers sur certains produits américains en guise de représailles si la menace est mise à exécution.
Les tarifs potentiels pourraient avoir des répercussions importantes sur plusieurs secteurs, notamment l’automobile, la construction et la fabrication, et pourraient entraîner des hausses de prix pour les consommatrices et consommateurs du Canada et des États-Unis. Ils pourraient également alimenter l’inflation et perturber les chaînes d’approvisionnement hautement intégrées actuelles entre les trois pays.
Il n’y a pas que les entreprises qui font directement du commerce avec les États-Unis qui pourraient être touchées. Votre entreprise pourrait être touchée si vous vendez à une entreprise qui exporte aux États-Unis, par exemple. Les tarifs envisagés pourraient également toucher l’importation de marchandises de la Chine ou du Mexique qui transitent par les États-Unis. Des tarifs élevés pourraient même entraîner une récession si le Canada exerçait des représailles de la même hauteur (tarifs de 25 %). Une telle situation aurait des répercussions sur tous les types d’entreprises, même celles qui ne font pas de commerce.
Même s’il est difficile de dire si ces tarifs seront mis en vigueur ou ne sont qu’une tactique de négociation, il est prudent de vous préparer à leurs répercussions sur votre entreprise, en comprenant notamment leurs impacts directs et indirects sur vos activités et votre chaîne d’approvisionnement.
Comment commencer 2025 du bon pied?
Commencez à appeler vos clientes et clients et vos fournisseurs
D’abord, contactez vos clientes et clients afin de prévoir les effets des tarifs douaniers sur leurs achats auprès de votre entreprise. Parlez également à vos fournisseuses et fournisseurs pour comprendre l’incidence des tarifs sur le prix et la disponibilité des produits que vous achetez.
Préparez différents scénarios
Ensuite, élaborez divers scénarios: du pire au meilleur avec un scénario entre les deux. Que signifieraient des tarifs douaniers de 25 % sur l’ensemble des biens exportés aux États-Unis? Que se passerait-il s’il y avait des tarifs plus ciblés dans des secteurs précis? Cette nouvelle situation créerait-elle des débouchés pour votre entreprise? Les réponses à ces questions vous aideront à planifier ce que vous devez faire si des tarifs sont appliqués, quelle qu’en soit la hauteur.
Efforcez-vous d’améliorer la compétitivité de votre entreprise
L’emphase sur l’efficacité opérationnelle ou la transformation numérique peut vous aider à réduire vos coûts et à améliorer votre productivité. Quoi qu’il arrive, des initiatives de ce genre peuvent contribuer à assurer la viabilité de votre entreprise à long terme et dans des situations d’incertitude.
Habituez-vous à l’incertitude
Nos relations commerciales avec les États-Unis seront marquées en 2025 par une plus grande incertitude comparativement aux années passées. En déterminant de quelle façon différents scénarios influeront sur votre entreprise et comment en tirer le meilleur parti, vous serez mieux en mesure de réduire les risques pour votre entreprise et de continuer d’aller vers l’avant.
Le ralentissement de la croissance de la population pourrait compliquer le recrutement
Le Plan des niveaux d’immigration 2025-2027 du Canada prévoit une baisse de la population de 0,2 % en 2025 et 2026 avant un retour à une croissance de 0,8 % en 2027. Pendant ce temps, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus augmentera de près de 3 % par année.
Le nombre de personnes en âge de travailler, soit celles âgées de 15 à 64 ans, pourrait baisser de plus de 450 000 entre la fin de 2024 et la fin de 2026. En comparaison, le nombre d’immigrantes et immigrants internationaux et le nombre net de personnes résidentes non permanentes de ce groupe d’âge a augmenté de plus d’un million en 2024 (c’est à peu près l’équivalent de la population de la Nouvelle-Écosse).
La croissance démographique au Canada s’est établie à 3,1 % en 2023 et a été l’un des principaux facteurs de la croissance du PIB au cours des dernières années. Le déclin de la population sera un frein sur la croissance, surtout compte tenu de la ventilation de la population par groupe d’âge. Le vieillissement de la population entraînera également des changements dans les habitudes de consommation.
Cependant, pour les entrepreneures et entrepreneurs, cela signifiera surtout un bassin de main-d’œuvre potentiels plus petit. Un déclin de la population en âge de travailler pourrait entraîner des pénuries de main-d’œuvre qui toucheront plus durement certaines régions et certains secteurs d’activité.
Comment commencer 2025 du bon pied?
Améliorez l’efficacité de votre entreprise au moyen de la technologie et de l’automatisation
Les investissements dans des technologies qui permettent d’avoir moins recours à du personnel constituent le moyen le plus efficace de pallier la pénurie de main-d’œuvre, selon une étude de BDC.
Une technologie appropriée simplifie les processus, minimise les erreurs et libère le personnel pour qu’il puisse se concentrer sur des tâches plus intéressantes. Elle soutient également les membres du personnel dans leur travail, ce qui accroît leur productivité et leur bien-être et rend votre lieu de travail plus agréable. Mais surtout, la technologie n’a pas à être compliquée. Il existe de plus en plus de logiciels abordables et faciles à utiliser, et certains peuvent être mis à l’essai gratuitement.
Dotez-vous d’une stratégie de ressources humaines pour attirer et conserver les personnes les plus talentueuses
Lorsqu’il est difficile de trouver du personnel, une stratégie de rémunération globale peut aider votre entreprise à se démarquer. Cela commence par des salaires concurrentiels et équitables et des avantages sociaux flexibles. Ces éléments attirent les talents.
Les possibilités de développement telles que la formation et la progression professionnelle aident à conserver le personnel. Une culture d’entreprise positive est un autre moyen efficace de positionner votre entreprise comme un employeur désirable et de réduire le roulement.
Le travail dans une entreprise en démarrage ou une petite entreprise comporte des avantages particuliers. La culture y est souvent plus décontractée et vous pouvez souvent contribuer directement à votre collectivité locale. Énoncez clairement ces points forts dans votre annonce de poste afin de faire ressortir les avantages que vous offrez en plus du salaire et des avantages sociaux.
Élargissez votre bassin de talents
Comme il y a moins de candidates et de candidats sur le marché, embauchez pour l’attitude et formez pour les compétences.
En termes pratiques, cela signifie étendre vos recherches à des personnes qui proviennent d’un autre secteur d’activité, ou qui ont moins d’expérience, ou qui cherchent à réintégrer le marché du travail après une absence prolongée. C’est également un moyen efficace de bâtir une main-d’œuvre motivée et loyale.
Envisagez de fournir de la formation à votre personnel actuel. Contactez les écoles et universités locales pour bâtir un bassin de diplômées et diplômés récents.
Vous pouvez également élargir votre recherche à des travailleuses et travailleurs à distance ou des pigistes. Cela peut vous aider particulièrement si des postes clés sont difficiles à pourvoir à l’échelle locale. L’embauche de travailleuses et travailleurs à distance peut aider à réduire vos frais généraux parce que vous avez besoin de moins d’espaces de travail.
Un optimisme prudent au sein de l’écosystème du capital de risque
L’écosystème canadien du capital de risque a fait preuve d’un optimisme prudent en 2024 alors que les investisseuses et investisseurs s’efforçaient de composer avec un environnement macroéconomique mitigé. Même si le nombre de transactions a été moins élevé qu’en 2023, le montant des transactions a été plus élevé, ce qui a fait augmenter la valeur moyenne des transactions.
L’approche prudente des investisseuses et investisseurs a fait en sorte que les capitaux ont été déployés plus lentement que prévu. Cela leur a laissé suffisamment de capitaux pour investir dans des entreprises en démarrage au potentiel élevé et dans les occasions émergentes malgré un ralentissement des activités de levées de fonds depuis 2022.
Le secteur craint qu’un taux de rendement interne moins élevé incite les investisseuses et investisseurs institutionnels à délaisser le capital de risque dans leur portefeuille. Toutefois, la baisse des taux d’intérêt pourrait aider à alléger ces craintes et donner un élan aux activités de levées de fonds par capital de risque en 2025. De plus, la mise en œuvre complète de l’Initiative de catalyse du capital de risque est susceptible de générer de nouvelles injections de capitaux et de donner de l’élan à l’écosystème canadien.
Les sorties ont été freinées par la rareté des premiers appels publics à l’épargne. Il n’y a eu qu’un seul premier appel public à l’épargne par une société financée par du capital de risque depuis 2022. Par contre, les fusions et acquisitions ont été stimulées par des transactions mettant en présence des joueurs importants. On pourrait voir une augmentation du nombre de sorties en 2025 alors que les commanditaires insisteront auprès des gestionnaires de fonds pour qu’elles et ils augmentent les distributions et que les sociétés reviendront à un état d’esprit axé sur l’expansion.
Malgré ces difficultés, certains secteurs, notamment celui de la technologie d’entreprise et celui des technologies propres, continuent d’attirer des investissements importants. De plus, l’intégration des facteurs sociaux, environnementaux et de gouvernance (ESG) est de plus en plus prise en compte dans les décisions d’investissement.
L’incertitude économique, l’inflation et les risques géopolitiques demeurent des préoccupations importantes pour les entrepreneures et entrepreneurs et pour les investisseuses et investisseurs au sein de l’écosystème canadien du capital de risque.
L’élection d’une nouvelle administration aux États-Unis est susceptible d’entraîner une réduction de l’impôt sur le revenu des sociétés, ce qui pourrait rendre les États-Unis plus attrayants pour les entrepreneures et entrepreneurs et les investisseuses et investisseurs du Canada. Les menaces de tarifs douaniers sur les importations aux États-Unis vont également accroître l’incertitude et nuire à l’attrait du Canada.
L’avenir de l’Inflation Reduction Act (Loi sur la réduction de l’inflation) des États-Unis est un autre facteur important d’incertitude pour le secteur des technologies propres en particulier. Cette loi prévoit d’importants incitatifs fiscaux pour stimuler les investissements dans les projets d’énergie propre et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle a été critiquée par le président désigné pendant sa campagne électorale et certains croient qu’elle pourrait être abrogée. Toutefois, de nombreux projets sont déjà en cours et leur annulation à ce stade-ci pourrait être difficile sur le plan politique. Même si la loi sera vraisemblablement amincie, les entreprises de technologies propres vont probablement continuer de profiter des projets en cours.
Comment commencer 2025 du bon pied?
- Parlez à vos clientes et clients et à vos fournisseuses et fournisseurs et commencez à élaborer divers scénarios afin de composer avec l’incertitude engendrée par les menaces tarifaires.
- Profitez de la baisse des coûts d’emprunt pour investir dans l’innovation, la technologie et les outils de productivité afin de composer avec les difficultés qu’apporteront 2025 et les années subséquentes.
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