Finance climatique

La finance climatique décrit les ressources financières utilisées pour réduire l’impact des changements climatiques ou s’y adapter. Elle soutient des projets qui favorisent la durabilité, renforcent la résilience et facilitent la transition vers une économie sobre en carbone.

Sandra Odendahl, première vice-présidente et lead, Développement durable et diversité à BDC, affirme que la finance climatique peut renforcer votre capacité à vous adapter aux changements anticipés.

D’ailleurs, voici quelques-uns de ses exemples de finance climatique. «Il peut s’agir de fournir du capital pour rehausser la digue d’une ville côtière afin de la protéger des vagues de l’océan ou de financer une nouvelle centrale d’électricité fonctionnant à la biomasse pour se détourner d’une installation utilisant des combustibles fossiles.»

Bien que ses exemples soient en fait d’importantes initiatives menées par les gouvernements, il existe aussi des projets d’affaires plus modestes qui peuvent nécessiter un financement climatique, comme:

• Rénover votre immeuble pour le rendre plus écoénergétique ou résistant aux risques climatiques.
• Acheter de l’équipement de fabrication plus écoénergétique.
• Installer des panneaux solaires.
• Installer des appareils et des systèmes économes en eau pour réduire la consommation d’eau chaude.
• Investir dans des bornes de recharge pour véhicules électriques.
• Adopter des logiciels de contrôle de la consommation, des pertes et des émissions énergétiques.

Quelle est la source du financement climatique?

La finance climatique tire sa source du public, du privé et des philanthropes, et même des gouvernements, de l’aide internationale et de placements.

«L’un des outils bien particuliers est l’obligation climatique, a affirmé Sandra Odendahl. Il s’agit de grandes entreprises ou de gouvernements nationaux ou infranationaux qui émettent une obligation et s’engagent, auprès des personnes qui les achètent, à ce que le produit de l’émission soit utilisé pour des buts très précis et liés à l’atténuation des changements climatiques, à l’adaptation ou à la résilience.»

Quels sont les avantages de la finance climatique?

L’avantage le plus évident de la finance climatique est une transition plus rapide vers une économie durable sur le plan de l’environnement. Plus les fonds consacrés à l’atténuation des changements climatiques seront importants, plus le Canada pourra se rapprocher de ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Sandra Odendahl affirme que la finance climatique peut prendre la forme de subventions, de prêts à faible taux d’intérêt et de financement à risque plus élevé de la part des gouvernements désireux de respecter leurs engagements climatiques. Cela incite les entrepreneures et entrepreneurs à rendre leur entreprise plus durable à un coût raisonnable.

«Si le gouvernement tient vraiment à changer les choses en matière d’atténuation et d’adaptation, la finance climatique peut alors être présentée comme quelque chose de très intéressant, pouvant être appuyée par des subventions gouvernementales.»

Les propriétaires d’entreprise peuvent combiner leurs propres placements, des subventions et des prêts pour atteindre leurs objectifs climatiques. Il est bon d’examiner toutes les options disponibles pour aider à financer ces projets.

Sandra Odendahl explique qu’il existe des programmes intéressants pour les entreprises, tels que le financement d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro, qui aide à couvrir les coûts de l’électrification des flottes de véhicules et l’initiative Accélérateur net zéro, qui favorise la réduction de l’empreinte carbone des entreprises. Les sociétés d’État – comme BDC, FAC et EDC – ont aussi été en mesure d’accorder des prêts et des fonds pour financer des projets liés au climat.

La finance climatique dans le monde

Un rapport de l’OCDE de 2023 (en anglais seulement) fait état d’un sondage mené auprès de 67 organisations de développement et de banques privées, ayant pour but de mieux comprendre la finance climatique dans différentes régions. En partie financé par BDC, le rapport révèle à quel point la finance climatique est devenue omniprésente dans le monde.

• La majorité des institutions financières proposent des instruments de financement verts et durables.
• La majeure partie du financement de la carboneutralité des PME est assurée par des instruments d’emprunt.
• 67 % des banques publiques utilisent des garanties pour mobiliser du financement privé pour les placements de carboneutralité des PME.
• La plupart des institutions financières publiques et privées proposent aux PME des ateliers de travail, des services de consultation, de la formation, des outils et autres moyens pour mesurer les changements climatiques, en faire état et prendre les mesures qui s’imposent.

Quel est le montant de financement climatique nécessaire pour que le Canada atteigne ses objectifs climatiques?

L’investissement dans le domaine du climat et des technologies propres au Canada devrait atteindre 60 milliards de dollars par année, pour le reste de la décennie, pour que l’économie devienne carboneutre d’ici 2050, selon l’Institut d’action climatique de RBC.

Bien que le Canada ait augmenté son financement climatique, il faudra accélérer la cadence pour atteindre ses objectifs.

L’Institut a mesuré l’investissement des placements des marchés publics et le capital-investissement en climat et technologies propres et a constaté qu’ils totalisaient 14 milliards de dollars en 2023, soit 12 % de tous les nouveaux placements.

L’action climatique a progressé de 50 % depuis 2021, alors que les capitaux de sources publiques et privées sont passés de 15 milliards de dollars à 22 milliards de dollars, toujours selon l’Institut.

Sandra Odendahl déclare que certains secteurs d’activité sont mûrs pour l’investissement climatique.

«Il reste un certain nombre de lacunes à combler en matière de finance climatique. L’une des plus importantes concerne le secteur de l’électricité. Pour parvenir à une économie carboneutre, nous devons tirer une part importante de notre énergie de l’électricité (au lieu des combustibles fossiles), ce qui signifie que nous devons construire beaucoup plus d’installations de production et de transport d’énergie propre.»

Elle affirme qu’il existe quatre grands types d’entreprises qui attirent la finance climatique. Les premières sont les entreprises qui innovent et nous aident à réduire notre empreinte carbone, comme les entreprises de fabrication de panneaux solaires et d’autres entreprises de technologies propres.

Les deuxièmes sont les entreprises essentielles à la chaîne logistique d’une économie carboneutre, comme les entreprises qui extraient les minéraux critiques pour les batteries des véhicules électriques.

Miser sur les leaders en climat est la troisième composante de la proposition. «Il peut s’agir d’une entreprise plus traditionnelle qui assemble des camions électriques, mais qui est à la fine pointe d’une nouvelle façon de fabriquer des camions à faible émission de carbone.»

Enfin, des capitaux sont aussi nécessaires en adaptation et résilience climatiques. «Il pourrait s’agir d’investir dans des génératrices solaires de réserve, des systèmes de récupération des eaux de pluie ou quelque chose dont les gens auront besoin lors de conditions météo extrêmes.»

Quelle est la stratégie de finance climatique internationale du Canada?

En 2009, le Canada a rejoint d’autres pays développés en s’engageant à mobiliser 100 milliards de dollars américains par année pour financer la lutte contre les changements climatiques dans les pays en développement. Au sommet des dirigeantes et dirigeants du G7 de 2021, le Canada a annoncé qu’il doublait son engagement de finance climatique internationale pour le porter à 5,3 milliards de dollars, afin d’aider les pays en développement à lutter contre les changements climatiques, tout en s’efforçant de remédier à la perte de biodiversité dans le monde.

Voici une brève chronologie de quelques-uns des engagements du Canada en finance climatique.

• En 2010, le Canada s’est engagé à verser 1,2 milliard de dollars, de 2010 à 2013, à plus de 50 pays en développement, pour les aider à lutter contre les changements climatiques.
• En 2015, le pays annonce un apport de 2,65 milliards de dollars de finance climatique aux pays en développement, de 2015 à 2021.
• En 2021, le Canada s’est engagé à verser 5,3 milliards de dollars aux pays en développement, de 2021 à 2026.
• La même année, le pays et l’Allemagne ont codirigé un processus visant à instaurer la confiance dans le fait que les pays développés respecteront leurs engagements et leur cible de finance climatique de 100 milliards de dollars d’ici 2025.

Prochaine étape 

Utilisez le Calculateur d’économies pour rénovations écoénergétiques de bâtiments pour évaluer vos économies à long terme sur le plan de coûts énergétiques, la période de récupération et la réduction des émissions de GES.