Comment créer un espace de travail sain et productif

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D'après le Conseil national de recherches du Canada, les propriétaires d’entreprise qui apportent des améliorations (si minimes soient-elles) à l'environnement de travail des membres de leur personnel verront leur productivité augmenter sensiblement. Un cadre de travail sain – que ce soit sur le plan de la qualité de l'air, du confort thermique ou encore de l'aménagement des lieux, permet de réduire le taux d'absentéisme, car il garantit la santé des membres du personnel et leur procure un sentiment de bien-être.

En général, les bâtiments écologiques peuvent augmenter le confort des membres du personnel et réduire les coûts à long terme. Voici quelques conseils à retenir.

Rôle de l’entrepreneure ou entrepreneur

Votre entrepreneure ou entrepreneur doit veiller à ce que votre bâtiment respecte les codes qui régissent le chauffage et la circulation de l'air, ainsi que d'autres lignes directrices. Elle ou il devrait de préférence connaître les innovations (méthodes et matériaux) dans le domaine de la construction qui pourraient améliorer le lieu de travail. Vous pouvez aussi jeter un coup d'œil sur les travaux réalisés par cette personne pour voir si elle a développé une expertise dans ce domaine.

Même si votre entrepreneure ou entrepreneur observe les normes juridiques de base, cela ne veut pas dire pour autant que votre milieu de travail sera parfait. Vous pouvez mesurer la performance environnementale de votre bâtiment en ayant recours à des normes reconnues comme le LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), qui peut vous aider à déterminer des stratégies de design durable ainsi qu'à évaluer et suivre vos progrès.

Qualité de l'air

Au Canada, l'importance de la qualité de l'air est directement liée au climat et au temps passé par les membres du personnel à l'intérieur. Une mauvaise qualité de l'air peut engendrer un phénomène connu sous le nom de syndrome des bâtiments malsains, qui implique maux de tête, lassitude, essoufflement, congestion des sinus, toux, éternuements, étourdissements ou nausées et irritations de la peau, des yeux, du nez ou de la gorge – symptômes qui contribuent tous à réduire la productivité.

Bon nombre de polluants intérieurs sont invisibles et peuvent être inhalés. En voici quelques-uns, parmi les plus nocifs:

  • Les contaminants biologiques comme les bactéries, les virus, les champignons, les acariens et le pollen. L'humidité et la saleté peuvent favoriser la prolifération des moisissures et d'autres contaminants biologiques. Un niveau d'humidité élevé peut aussi disséminer des polluants biologiques malsains dans l'air ambiant.
  • Les polluants chimiques, comme les émanations provenant entre autres de l'équipement de bureau, du mobilier, des revêtements muraux, des couvre-planchers et des produits de nettoyage.
  • Les particules polluantes – substances solides suffisamment fines pour se retrouver en suspension dans l'air. Ces particules, qui résultent d'activités extérieures comme le sablage, l'impression, la photocopie et l'opération de machines, peuvent s'infiltrer dans un bâtiment.

Pour améliorer la qualité de l'air de votre bâtiment, évaluez d'abord les matériaux utilisés pour sa construction, tels que les isolants et les revêtements de mur et de sol. La poussière émanant de ces matériaux de construction peut en effet avoir des effets nocifs à long terme sur les membres du personnel.

Une autre étape consiste à mesurer l'efficience de votre système de chauffage ou à chercher des solutions de rechange. Par exemple, vous pourriez améliorer le confort des occupantes et occupants en combinant un système de chauffage traditionnel à air chaud soufflé et un autre par rayonnement à partir du plancher.

Les membres de votre personnel peuvent également contribuer à améliorer la qualité de l'air de votre bâtiment. Assurez-vous qu'elles et ils évitent de bloquer les conduits d'aération avec des meubles ou de l'équipement, qu'elles et ils arrosent et entretiennent régulièrement les plantes d'intérieur, qu'elles et ils signalent immédiatement les fuites d'eau, qu'elles et ils se débarrassent adéquatement des ordures, qu'elles et ils entreposent la nourriture comme il se doit et qu'elles et ils indiquent sans délai tout changement de la qualité de l'air.

Confort thermique

Le confort thermique d'un milieu de travail – intensité du froid ou de la chaleur que ressentent les membres du personnel – peut influer sur le moral. Vous devez idéalement atteindre un niveau de confort qui satisfera la majorité du personnel. Trois facteurs principaux déterminent le niveau de confort thermique: la température ambiante, l'humidité relative et la circulation de l'air.

Température ambiante

Un milieu de travail où la température est trop élevée a tendance à accroître la fatigue du personnel. En revanche, un endroit trop froid diminue la concentration du personnel et le rend agité. Les écarts, si minimes soient-ils, peuvent avoir un effet marqué sur le confort et la productivité. On peut utiliser comme points de repère les seuils suivants:

  • 24 °C (75 °F): Il fait chaud; les personnes deviennent léthargiques et somnolentes.
  • 22 °C (72 °F): C'est la température intérieure idéale à longueur d'année pour les personnes sédentaires.
  • 21 °C (70 °F): C'est la température qui convient le mieux au travail intellectuel.
  • 18 °C (64 °F): Les personnes physiquement inactives commencent à grelotter et celles qui bougent se sentent bien.

L'humidité et la circulation de l'air jouent aussi un rôle important. Une humidité trop élevée rend «lourd» l'air du bureau et contribue à la croissance des bactéries et des moisissures. À l'inverse, un environnement trop sec entraîne un inconfort puisqu'il assèche les muqueuses, favorise les gerçures et cause des chocs électrostatiques.

Lignes directrices concernant le confort thermique

Compte tenu de tout ce qui précède, l'Association canadienne de normalisation (ACNOR) recommande de maintenir la température d'un bureau entre 21 et 23 degrés Celsius (soit entre 69 et 73 degrés Fahrenheit) et l'humidité relative à 50 %, tout en réduisant si possible la circulation de l'air.

Cette norme de l'ACNOR prévoit une série de mesures contribuant au bien-être physique du personnel. Si vous tenez compte de ces facteurs dans la conception de l'environnement de travail comme dans le choix d'un système de ventilation efficace et d'un bon fenêtrage, vous serez mieux en mesure d'assurer le confort thermique et de prévenir le syndrome des bâtiments malsains.

Conception et aménagement des bureaux et de l'usine

La conception et l'agencement de l'environnement intérieur (acoustique, éclairage, disposition des lieux, etc.) peuvent aussi avoir une forte incidence sur votre milieu de travail et, en fin de compte, sur la productivité du personnel.

Dans les bureaux, l'environnement sonore doit être agréable et ne doit pas causer de stress inutile. Il pourrait s'avérer judicieux d'installer des cloisons insonorisantes ou d'aménager les bureaux de façon à ce que le personnel dont le travail exige de la concentration soit moins exposé au bruit.

Les aires de travail devraient être aménagées de manière à limiter les tensions posturales, et les écrans devraient être placés à la hauteur des yeux pour éviter les blessures au cou. Les membres du personnel qui travaillent devant un ordinateur devraient par ailleurs disposer d'un éclairage antireflet adéquat. Prévoyez un éclairage apaisant dans les locaux tels que les salles de conférence ou les aires de repos.

En ce qui concerne les installations manufacturières, l'aménagement d'une usine peut fortement influer sur la capacité des membres du personnel à se déplacer facilement et à accomplir leurs tâches. BDC Services-conseils peut vous donner des conseils judicieux sur l'aménagement fonctionnel des lieux afin de rendre plus fluides les déplacements et d'accroître la productivité. Les pratiques de production à valeur ajoutée encouragent les entrepreneures et entrepreneurs à concevoir l'espace intérieur et les chaînes de production en fonction de la facilité de mouvement.