5 erreurs fréquentes à éviter dans la mise en œuvre de projets d’automatisation
Si vous êtes sur le point de déployer pour la première fois un robot industriel sur votre plancher de fabrication, vous êtes probablement soucieux d’éviter les erreurs les plus communes – et coûteuses. Avec raison, puisque cette première expérience pourrait être déterminante pour la suite des choses.
Il est important de faire un succès d’un premier projet, car un échec risque de plomber significativement le moral de vos équipes. Les projets subséquents seront par conséquent difficiles à faire lever, car votre personnel sera difficile à mobiliser.
Voici donc les cinq erreurs les plus fréquentes à éviter dans la mise en œuvre de projets d’automatisation et de robotique.
1. Mandater le premier fournisseur rencontré
La robotique est un secteur pointu et spécialisé, mais plusieurs fournisseurs peuvent répondre à vos besoins.
Prenez donc le temps de comparer vos options. Comparez quatre ou cinq fournisseurs différents et, par la suite, demandez des soumissions à au moins deux entreprises.
Si vous voulez que votre projet donne les meilleurs résultats possibles, prenez le temps d’explorer le marché, recommande Vincent Bombardier, conseiller d’affaires principal avec BDC Services-conseils qui se spécialise dans l’accompagnement d’entreprise pour les aider à réaliser des projets d’automatisation et de robotique.
«Plusieurs propriétaires d’entreprise vont, par exemple, visiter un salon industriel et discuter avec les fabricants. Certains vont ensuite prodéder à un achat si certaines soumissions reçues par la suite leur conviennent, dit-il. Cependant, il y a d’autres éléments à considérer au-delà du prix, comme la qualité, le service après-vente, la promité de l’intégrateur et la compatibilité avec les systèmes existants. Ils ne feront pas nécessairement un mauvais choix, mais ce sera rarement le meilleur.»
2. Manque de planification
Ne pas planifier, c’est planifier d’échouer. Cela s’applique à la robotique autant qu’aux projets d’affaires en général. Pour éviter des retards et des dépassements de coûts, planifiez donc adéquatement votre projet.
Une bonne planification consiste notamment à élaborer un calendrier clair et réaliste de l’implantation de vos nouveaux outils. Elle signifie également de déterminer comment vos nouveaux robots s’intégreront avec vos systèmes existants.
Par ailleurs, l’intégration d’un robot sur votre plancher de fabrication risque de transformer vos processus. Réfléchissez à cette transformation avant la mise en place d’une nouvelle technologie. Cela vous évitera d’avoir à déplacer vos machines, ou à les reprogrammer, peu après leur déploiement. Pour éviter des retards et des dépassements de coûts, impliquez toutes les parties prenantes dès le début du projet et assurez-vous que chacun comprend ses responsabilités et les échéances à respecter.
Trop d’entreprises lancent un projet sans avoir défini leurs besoins dans un cahier de requis. Si les entreprises le faisaient rigoureusement, cela réglerait d’avance au moins 80 % des problèmes les plus courants.
Vincent Bombardier
Conseiller d’affaires principal, BDC Services-conseils
3. Mauvaise définition des attentes et des objectifs
Si vos attentes et vos objectifs sont flous, les résultats de votre projet de robotique risquent de vous décevoir. Pour vous assurer que le déploiement de votre premier robot réponde à vos besoins, rédigez un cahier des requis et assurez-vous que votre fournisseur comprenne vos objectifs.
«Trop d’entreprises lancent un projet sans avoir défini leurs besoins dans un cahier de requis, observe Vincent Bombardier. Si les entreprises le faisaient rigoureusement, cela réglerait d’avance au moins 80 % des problèmes les plus courants.»
Un cahier de requis bien rédigé permet par ailleurs de prévoir des modalités de paiement reliées à l’atteinte de jalons clés dans votre projet. Ces jalons peuvent inclure par exemple des tests de performance, la satisfaction des exigences techniques ou encore la validation des résultats par des essais en conditions réelles. Cela renforce vos chances d’atteindre vos objectifs.
Enfin, demandez à votre fournisseur de fournir un calendrier détaillant les étapes nécessaires pour atteindre une performance optimale. Cela inclut les phases de tests, de formation des employés et d'ajustements techniques, avec une échancier précise pour chaque étape.
«Il y a toujours une courbe d’apprentissage, dit Vincent Bombardier. Ce n’est pas réaliste de s’attendre à ce qu’un système fonctionne à pleine efficacité dès le jour un. Abordez le sujet avec votre fournisseur ou votre intégrateur.»
4. Formation inadéquate
Votre nouveau système ne s’opère généralement pas de lui-même et aura aussi besoin d’entretien.
Trop souvent, les entreprises oublient de former leurs équipes. Cela peut entraîner un nombre de problèmes, incluant une baisse d’efficacité, des délais dans la livraison de commandes et même des défis liés à la sécurité.
«Il arrive souvent que des entrepreneurs ayant acheté des équipements réalisent par la suite que la formation offerte par le fournisseur ne permet pas à l'équipe en place d'opérer, de maintenir ou d'ajuster la machine», explique Vincent Bombardier.
Assurez-vous donc dès le départ que votre personnel ait les compétences nécessaires pour utiliser et entretenir vos nouveaux équipements. S’ils n’ont pas les aptitudes requises, prévoyez la formation adéquate.
«Il faut y penser dès la préparation du cahier de requis, suggère Vincent Bombardier. C’est une étape importante pour le succès de votre projet. Ajouter cette exigence permettra aux différents fournisseurs potentiels d’en tenir compte dans leur soumission, ce qui facilitera la comparaison et vous évitera de mauvaises surprises.»
5. Omettre de se conformer aux normes en vigueur
Certaines entreprises achètent parfois des équipements sans tenir compte des normes et règlements en vigueur. Cela peut non seulement engendrer des enjeux de sécurité, mais aussi des retards, si par exemple une inspectrice ou un inspecteur ordonne l’arrêt du système en raison d’une non-conformité.
Les règles varient d’une province à l’autre. En Ontario, par exemple, les entreprises doivent se soumettre à un examen lorsqu’elles installent une nouvelle machine, note Vincent Bombardier.
«L’examen vise à assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs et de leur lieu de travail. Les entreprises ne peuvent donc pas se permettre d’ignorer ces règles. Ce serait une erreur très coûteuse.»
Prochaine étape
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