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3 erreurs à éviter pour financer un projet d’automatisation

Lecture de 7 minutes

Les technologies d’automatisation sont un outil essentiel pour les entreprises qui veulent accroître leur compétitivité et leur efficacité. Le coût de ces technologies est toutefois souvent considérable, nécessitant le recours à du financement. Et pour bien des PME, obtenir un prêt s’avère une aventure complexe. Pour cette raison, plusieurs d’entre elles commettent des erreurs qui réduisent leurs chances de succès, ou à tout le moins, retardent le processus.

Voici donc un aperçu des trois erreurs les plus courantes lors d’une démarche d’obtention de financement, accompagné de conseils pratiques pour les corriger et les prévenir.

1. Fournir trop peu d’information

Lorsque les banques évaluent votre demande de prêt, elles analysent le niveau de risque qui y est associé. Moins elles disposent d'informations précises et complètes sur votre situation, plus les incertitudes augmentent. Ces incertitudes se traduisent par un risque accru, ce qui peut réduire vos chances d’obtenir votre prêt, ou de l’obtenir dans les meilleurs délais. 

Pour rendre le processus aussi fluide et rapide que possible, il est essentiel de fournir des informations détaillées et bien organisées. Une préparation minutieuse, comprenant la fourniture de tous les documents requis et de projections financières claires, peut améliorer considérablement l'efficacité du processus d'approbation en réduisant le nombre de demandes d'informations supplémentaires. Voici quelques détails souvent négligés, mais cruciaux à fournir d’emblée.

L’endroit où sera installé l’équipement

Lorsqu’une banque vous accorde un prêt pour financer un robot ou un équipement automatisé, elle prendra généralement cette machine en garantie. En pratique, cela signifie qu’elle voudra connaître précisément l’emplacement où celle-ci sera installée. 

Cette information est essentielle pour la banque, car elle doit pouvoir localiser et, si nécessaire, récupérer la machine en cas de défaut de paiement, explique Paul Sadhra, directeur de centre d’affaires chez BDC. Cette information pourrait aussi avoir un impact sur la structure du prêt.

«Il est crucial de mentionner où l’équipement sera installé, dit Paul Sadhra. Sera-t-il installé dans votre usine de Montréal, par exemple, ou de Vancouver? S’agira-t-il d’un équipement mobile? L’enverrez-vous dans une installation outre-mer

La conformité réglementaire de votre machine

Les équipements industriels doivent respecter un ensemble de normes, telles que celles établies par la Canadian Standards Association (CSA). Elles garantissent notamment la performance et la sécurité des machines. 

Une entreprise qui achète un équipement non conforme s'expose ainsi non seulement à des risques pour la sécurité de ses employées et employés, mais également à des retards opérationnels: une inspectrice ou un inspecteur pourrait ordonner l’arrêt immédiat d’un robot qui contrevient aux normes, paralysant ainsi vos activités. 

Naturellement, les banques prennent ces aspects très au sérieux, explique Amber Green, conseillère principale, mise en œuvre stratégique, chez BDC. «Elles considèrent qu’un équipement non conforme représente un risque accru, tant pour la continuité de vos opérations que pour l’investissement de la banque.» 

Assurez-vous donc que tout équipement automatisé respecte les normes. Fournissez des preuves concrètes, telles que des certificats ou des documents de conformité, afin de démontrer que la machine est sécuritaire et prête à être utilisée. Cette transparence renforcera la confiance de la banque et facilitera l’approbation de votre prêt.

L’origine de votre équipement

En règle générale, se procurer une machine d’un fournisseur situé dans votre province, ou même ailleurs au pays, est une affaire assez simple. En revanche, faire l’achat d’un équipement provenant de l’étranger peut s’avérer nettement plus complexe.

Dans ce cas, vous devrez probablement obtenir une lettre de crédit auprès de votre banque. Il s’agit d’un contrat financier entre vous, votre banque et le fournisseur, qui garantit à ce dernier qu’il sera payé une fois les conditions de la lettre de crédit satisfaites.

Pour éviter tout retard et accélérer le processus, assurez-vous donc de préciser dès le départ à votre banque si l’équipement sera acheté auprès d’un fournisseur canadien ou s’il nécessitera une importation, conseille Paul Sadhra. «Cela permettra à votre institution financière de vous guider efficacement dans les démarches nécessaires.»

Les modalités de paiement

Les modalités de paiement seront bien différentes d’un fournisseur à l’autre, et d’une machine à l’autre, explique Paul Sadhra. Si vous achetez une machine simple, peu dispendieuse, d’un fournisseur à deux rues de votre usine, le paiement pourrait se faire à la livraison, en un seul versement.

«Imaginons toutefois que vous achetiez un équipement complexe fabriqué sur mesure au cours d’une période de deux ans, illustre-t-il. Le fournisseur vous demandera alors probablement un paiement échelonné.» 

Vous pourriez par exemple être amené à verser un dépôt avant le début de la fabrication, effectuer un certain nombre de paiements intermédiaires, régler une somme à la sortie de l’usine, et enfin, payer le solde à la livraison.

Comme dans les cas précédents, ces détails sont importants pour votre banque puisqu’ils influenceront la structure de votre prêt. Avant de vous adresser à une banque, assurez-vous de disposer de la lettre d'intention signée contenant les conditions de paiement convenues avec le fournisseur, car cela peut clarifier vos engagements financiers et renforcer la confiance de la banque dans votre demande de prêt.

2. Présenter un plan d’affaires incomplet

Plusieurs PME approchent leur banque sans avoir de plan d’affaires complet, rigoureux, réaliste et détaillé – ce qui peut retarder le process d’approbation d’un prêt. Il s’agit d’une erreur qui ralentit encore beaucoup de projets d’automatisation. 

En effet, les prêteuses et prêteurs cherchent à obtenir des garanties solides avant d’investir, souhaitant s’assurer que le projet sera rentable et que l’entreprise pourra rembourser son prêt dans les délais convenus. Un plan d’affaires bien structuré est donc essentiel pour démontrer la viabilité du projet et inspirer confiance aux prêteurs.

Voici quelques éléments clés à inclure dans votre plan d’affaires.

Prévision des ventes

Votre banque voudra savoir quels revenus supplémentaires vous pourrez générer avec votre nouvel équipement automatisé. Incluez donc des prévisions de ventes détaillées et réalistes, basées par exemple sur des analyses de marché et d’autres données pertinentes. 

Ces prévisions permettront à votre banque de mieux comprendre le potentiel de croissance et de rentabilité de votre projet. N'oubliez pas d’ajouter également des prévisions de bénéfices, afin de fournir une vue complète de l'impact financier de l'investissement.

Impact sur vos opérations

Les prévisions financières contenues dans votre plan d’affaires pourraient sembler irréalistes si vous n’expliquez pas comment votre nouvelle machine améliorera vos opérations et votre productivité, explique Amber Green

«Notez par exemple, en vous appuyant sur des documents comme ceux d’un intégrateur, que votre machine fera à terme passer votre production de 150 à 400 unités à l’heure.»

Si vous anticipez que votre machine vous permettra de réallouer du personnel à d’autres tâches, ou d’ajouter un quart de production de nuit, notez-le.

«Si votre plan d'entreprise prévoit une augmentation des ventes, le fait de fournir une stratégie détaillée sur la manière dont ces ventes seront réalisées peut considérablement renforcer la confiance de la banque dans votre demande de prêt, dit Amber Green. C’est très important. Vous devez étayer et justifier vos prévisions.»

3. Manque de vision stratégique

Les équipements automisés ne font pas que remplacer des humains sur votre chaîne de production. Ils viennent transformer vos processus et votre manière de fabriquer .

Quand vous approchez votre banque, vous devriez idéalement avoir une vision stratégique de l’avenir de votre entreprise, conseille Paul Sadhra.

«L'élaboration d'un plan stratégique peut considérablement améliorer la capacité d'un propriétaire d'entreprise à fixer des objectifs clairs, à allouer des ressources de manière efficace et à relever les défis du marché. Où seront-ils dans cinq ou dix ans? Pourquoi veulent-ils acheter une machine automatisée, au-delà des avantages immédiats de celle-ci? Quelle est leur vision?»

Selon Paul Sadhra, la rédaction d’un plan stratégique peut considérablement améliorer la réussite d'un projet d'automatisation en définissant clairement les objectifs, les ressources et les défis potentiels. Ce document ne sera pas nécessairement présenté à la banque lors de la demande de prêt, précise-t-il. «Mais il aidera les propriétaires d’entreprise à clarifier leurs objectifs et à rédiger un plan d’affaires solide et cohérent, aligné sur le long terme. Et cela donnera grandement confiance au prêteur en démontrant la fiabilité et la prévoyances de l’entreprise.»

Prochaine étape

Apprenez comment planifier et exécuter avec succès des projets d’automatisation industriels dans votre entreprise en téléchargeant notre guide, Exploiter la puissance de l’automatisation industrielle et de la robotique

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