Un investissement technologique rentable pour cette propriétaire de salon de coiffure de Winnipeg

Praise Okwumabua était sceptique quant aux investissements en numérisation pour son salon de coiffure, mais des ventes plus élevées et une nouvelle clientèle l’ont convaincue de leur valeur.

Lecture de 7 minutes

Praise Okwumabua, propriétaire du salon de coiffure Freshair Boutique de Winnipeg, entendait depuis des années le refrain habituel de son mari, Ogo: «Tu dois passer au numérique.»

Elle réagissait généralement avec scepticisme. «Qui va acheter du shampooing en ligne? Les gens l’achèteront lorsqu’ils viendront ici.»

Mais chaque année, l’argument de son mari devenait plus convaincant après la fermeture annuelle du salon pour les vacances. Mme Okwumabua se retrouvait invariablement à faire des heures supplémentaires pour compenser la perte de revenus. «Et chaque fois que je me plaignais qu’une styliste annulait un rendez-vous ou se portait malade, il me disait: “Si tu avais une boutique en ligne…”»

«Ça devenait agaçant

Puis, la pandémie a frappé. Et les gens ont cessé de venir.

Si vous ne maîtrisez pas le numérique, vous vous fermez à beaucoup de gens.

Les initiatives numériques font toute la différence

La population de Winnipeg, comme tant d’autres, essayait de soutenir les entreprises locales qui souffraient des fermetures imposées par le gouvernement afin de freiner la propagation de la COVID-19. Juste avant le début de la pandémie, Mme Okwumabua avait décidé de faire de petits pas avec les ventes en ligne, en utilisant une plateforme simple qui permettait aux gens de commander des produits en ligne. Lorsque son magasin physique a fermé ses portes, elle a assisté à une vague de ventes.

À partir du mois d’août 2020, grâce à une plateforme en ligne plus robuste, Freshair a connu une croissance constante des ventes. En novembre, le salon a enregistré des achats numériques de 7 000 $.

Depuis, les changements numériques ont fait une différence encore plus importante pour le salon de Mme Okwumabua, avec un service de réservation accessible 24 heures sur 24 et des publications sur Instagram de stylistes capillaires faisant la promotion de l’entreprise. Elle a récemment constaté le pouvoir d’une initiative numérique après avoir publié une vidéo sur une éponge faciale exfoliante.

«Je faisais ma routine du matin et je montrais aux gens tout ce que j’utilise du magasin. Plus tard ce jour-là, quelqu’un a acheté l’éponge!»

Le parcours pour devenir propriétaire de son salon

La passion pour la coiffure de Mme Okwumabua remonte à un jeune âge, alors qu’elle s’exerçait sur des poupées. «Mes parents m’ont donné un buste de Barbie et je lui ai coupé les cheveux très souvent, raconte-t-elle en se remémorant la tête asymétrique qu’elle lui avait créée. C’était tellement mignon.»

Mais il a fallu du temps pour que ses parents acceptent qu’elle fasse carrière en coiffure. Leur vision négative de la profession avait été façonnée au Nigeria, d’où ils avaient immigré lorsque Praise avait cinq ans. Là-bas, ils voyaient des femmes travaillant dans des marchés en plein air et tressant des cheveux. Mais lorsqu’ils ont visité le salon haut de gamme où leur fille travaillait depuis une décennie, ils ont commencé à comprendre que ses stylistes étaient à mille lieues des coiffeuses du marché.

Ce qui était aussi frappant, c’était la différence entre les connaissances en affaires dont Mme Okwumabua avait besoin pour travailler pour quelqu’un et celles qu’il lui fallait pour diriger son propre salon.

«Je ne savais pas ce que signifiait l’expression "rendement du capital investi". Je ne connaissais rien de tout cela. Je voulais simplement ouvrir une boutique», dit-elle en riant parce qu’à l’origine, elle pensait que sa clientèle cible, c’était «tout le monde».

La durabilité au cœur de l’entreprise

Elle a finalement cerné sa clientèle cible en regardant de plus près le quartier dans lequel se trouve son entreprise. Le secteur d’Academy Road à Winnipeg attire une clientèle de plus de 45 ans qui dépense plus que la moyenne en soins capillaires.

Cela l’a aussi aidée à comprendre comment elle se démarquerait de la concurrence. Mère de quatre enfants, elle avait toujours voulu posséder un salon dont l’empreinte environnementale serait petite et elle savait qu’une clientèle aisée serait prête à payer plus cher pour des pratiques de coiffure plus durables.

Depuis son ouverture en 2010, Freshair boutique est membre des Salons Green Circle, dont les milliers de salons membres récupèrent généralement 95 % de leurs déchets. Les cheveux sont réutilisés pour absorber les déversements de pétrole ou pour renforcer certaines résines plastiques, les résidus de teintures sont transformés en rondelles, les feuilles de papier d’aluminium jetées sont utilisées dans des bicyclettes et des structures de jeu extérieures, et la plupart des autres déchets sont transformés en carburant. Freshair permet également à sa clientèle de remplir ses bouteilles de shampooing et de revitalisant, vend des lotions fabriquées localement et utilise des appareils écoénergétiques.

Attirer une nouvelle clientèle au moyen d’outils et de plateformes en ligne

Depuis qu’elle a lancé son système de réservation en ligne, Mme Okwumabua a vu arriver une nouvelle clientèle: ces personnes sont plus douées en technologie numérique et semblent faire moins de cas de la touche personnelle que la clientèle plus âgée apprécie. «Les personnes veulent confirmer par message texte et elles aiment payer en ligne, dit-elle. De plus, elles n’ont pas besoin que vous accrochiez leur manteau ou que vous fixiez un rendez-vous pour elles.»

Bon nombre de ces nouveaux clients et nouvelles clientes ont connu Freshair par l’entremise de stylistes récemment embauché.es, qui affichent rapidement leurs plus récents styles sur Instagram et atteignent une clientèle potentielle par l’entremise de leurs réseaux en ligne. Selon Mme Okwumabua, il est logique de faire les efforts nécessaires pour attirer une nouvelle clientèle par des moyens numériques, surtout en période de pandémie, «parce que les gens ne sortent pas autant et ne tissent pas ces liens».

Comment commencer à investir dans le numérique

Mme Okwumabua a communiqué avec BDC pour obtenir du financement pour ses mises à niveau liées au numérique, notamment de nouveaux ordinateurs, des changements à son site Web et des solutions pour les rendez-vous et les ventes en ligne. Elle reconnaît que les investissements qu’elle a faits pour son entreprise génèrent des revenus supplémentaires, mais elle se demande maintenant à quel point il est nécessaire d’investir davantage dans des solutions numériques plutôt que d’investir de l’argent pour rénover son salon physique.

«C’est un espace qui a été fermé trois fois en raison de la pandémie et qui pourrait profiter de quelques rénovations.»

Bien qu’il soit situé près des manoirs riverains de Winnipeg, le salon est devenu un lieu important où les gens de divers milieux se réunissent, s’assoient dans l’une de ses six chaises, se font coiffer et, bien sûr, discutent.

«En tant que stylistes, nous avons assurément beaucoup de conversations intéressantes», dit-elle, en soulignant qu’elle peut aussi faire face à des défis dans ce rôle. Elle entend parfois des commentaires cavaliers sur la race ou des opinions qui semblent insensibles aux personnes en marge de la société. Elle a cependant appris à s’exprimer.

Tout cela fait partie de sa croissance en tant qu’entrepreneure.

Quatre conseils de Praise Okwumabua en matière d’investissements dans le numérique

  1. Quelle que soit votre activité, demandez-vous quels aspects de celle-ci vous pouvez mieux proposer en ligne.
  2. Décidez du temps que vous êtes prêt à consacrer vous-même à la transformation numérique de votre entreprise plutôt que de payer quelqu’un d’autre pour mettre en place votre nouveau système.
  3. Si vous mettez quelque chose en ligne, vous ne pouvez pas le laisser sans surveillance. Vous devez le gérer.
  4. Commencez par de petits investissements et dépensez plus d’argent pour les éléments qui génèrent un bon rendement.