3 conseils pour créer votre structure financière lors d’une acquisition
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Quand il s’agit de structurer un plan de financement en vue d’une acquisition, chaque transaction est unique. Compte tenu des évaluations actuelles, situées dans le haut des moyennes historiques, il est plus difficile de créer des structures financières optimales combinant emprunts à terme, financement mezzanine, financement par capitaux propres et financement par le vendeur.
«Si vous êtes une acheteuse ou un acheteur sur la base du prix rigoureux, vous avez probablement des difficultés à trouver une entreprise à l’heure actuelle», explique Patrick Latour, premier vice-président, Financement corporatif et spécialisé à BDC.
«Vous pouviez accroître la valeur de l’entreprise en augmentant les revenus et en obtenant de meilleures marges, en investissant dans de l’équipement permettant une plus grande productivité par exemple, continue-t-il. À présent, les gains proviendront des investissements réalisés dans votre modèle d’entreprise et dans la façon dont vous allez investir dans le numérique.»
Patrick Latour offre les conseils suivants pour l’établissement d’une structure financière qui vous permet de réinvestir à la suite d’une acquisition.
1. Assurez-vous de pouvoir mettre votre plan à exécution
Si une trop grande part du financement de l’acquisition repose sur le financement par le vendeur, cela pourrait compliquer le processus de transition. Dans d’autres cas, ce type de financement peut être vraiment accommodant.
«Une fois la structure financière mise en place, il est primordial de s’assurer que toutes les parties s’accordent, indique Patrick Latour. Si la nouvelle propriétaire ou le nouveau propriétaire a élaboré un plan, il ne faudrait pas qu’un billet de financement vous empêche de mettre ce plan à exécution.»
2. Protégez vos flux de trésorerie
Le transfert d’une entreprise est presque assurément suivi d’une période de turbulence. Seulement deux entreprises sur cinq ont réussi à atteindre leurs objectifs financiers au cours de l’année suivant une transition d’après une étude de BDC effectuée auprès de 200 PME canadiennes.
Pour vous assurer un maximum de souplesse à la suite d’une transition, il est judicieux de diviser le financement entre plusieurs institutions financières en fonction des produits qu’elles offrent. Par exemple, vous pourriez trouver un équilibre entre les exigences strictes de remboursement des emprunts à terme et la flexibilité d’un financement mezzanine afin d’investir lorsque des occasions favorables se présenteront.
«Vous devez accorder votre plan d’affaires et votre capacité de remboursement à la bonne combinaison de titres d’emprunt, recommande Patrick Latour. Dans une conjoncture où les évaluations sont élevées, chaque transaction devrait comprendre une part de financement mezzanine afin de procurer la souplesse nécessaire.»
3. Envisagez une participation minoritaire dans une entreprise
Bien choisi, un investissement minoritaire peut se révéler une excellente solution pour celles et ceux qui désirent accroître leurs activités tout en gardant la maîtrise de leur entreprise.
«Un investissement minoritaire permet à une entreprise de partager les risques avec une ou un partenaire, indique Patrick Latour. Car les acquisitions ne se font pas sans risques.»
Il ajoute que l’acquisition d’un intérêt minoritaire améliore la gouvernance de l’entreprise, car elle entraîne la mise en place d’un conseil d’administration, permet de définir sa stratégie et oriente votre équipe de direction.
«Tout ça fait en sorte que l’on se concentre sur la stratégie de l’entreprise et les axes de croissance, souligne-t-il. Une telle opération est une bonne solution plutôt qu’opter pour un financement pour l’acquisition d’un intérêt majoritaire ou la vente d’une entreprise. La ou le propriétaire demeure majoritaire et en contrôle.»