Que sont les quasi-capitaux propres et quels en sont les avantages pour les jeunes entreprises en croissance?

Les prêts par quasi-capitaux propres offrent des modalités de remboursement souples, sans exiger d’antécédents de rentabilité

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Chaque propriétaire d’entreprise rêve de voir un jour ses ventes exploser. Supposons qu’une ou un propriétaire d’entreprise a lancé un produit exceptionnel qui commence à susciter l’intérêt de la clientèle. L’avenir s’annonce prometteur.

Or, cette personne a maintenant besoin de fonds pour financer la vente et la commercialisation de son nouveau produit, passer à la prochaine phase de croissance et franchir une nouvelle étape vers la terre promise: la rentabilité. Peut-être a-t-elle déjà utilisé ses actifs personnels et fait appel à sa famille et au reste de son entourage pour obtenir du financement. La ou le propriétaire d’entreprise constate que ses actionnaires ainsi que ses bailleurs de fonds actuels ne peuvent pas répondre aux nouveaux besoins de l’entreprise.

Dans ce type de situation, les institutions prêteuses conventionnelles ont tendance à refuser de prêter de l’argent, car l’entreprise n’offre ni garantie ni flux de trésorerie positifs. Vers quelle solution se tourner?

Souplesse des prêts par quasi-capitaux propres

«Les propriétaires d’entreprise dans cette situation ressentent souvent de la frustration, car elles et ils ont l’impression que personne n’apprécie leur produit à sa juste valeur», explique Robert Duffy, vice-président, Capital de croissance et transfert d’entreprise à BDC Capital. «Les institutions prêteuses conventionnelles sont généralement réticentes à prendre ce genre de risque.»

C’est dans ces situations que les types de prêts non conventionnels, comme le financement par quasi-capitaux propres, peuvent être utiles. Les prêts par quasi-capitaux propres offrent aux entreprises des modalités de remboursement souples, sans exiger d’elles des actifs en garantie ni des antécédents de rentabilité. Voici les caractéristiques de ce type de financement.

Prêt établi en fonction des prévisions de trésorerie

Un prêt par quasi-capitaux propres est fondé sur les projections des flux de trésorerie de l’entreprise. Même si vos flux de trésorerie sont actuellement négatifs, vous pouvez être admissible à du financement par quasi-capitaux propres si votre entreprise commence à attirer de la clientèle et connaît une croissance rapide et que vous prévoyez générer à court terme des flux de trésorerie positifs.

Pour les entreprises dans cette situation, ce financement convient mieux que le financement mezzanine, un autre type de prêt non conventionnel. Le financement mezzanine exige généralement que l’entreprise ait un historique de flux de trésorerie positifs.

Coût lié au rendement

Le coût d’un prêt par quasi-capitaux propres est habituellement calculé à partir de la combinaison d’un taux d’intérêt fixe et d’une composante variable liée au rendement de l’entreprise, par exemple des redevances établies en fonction des revenus générés.

Coût inférieur à celui du financement par capitaux propres

Comme il vise des entreprises aux premiers stades de leur développement qui n’offrent pas de garantie, le financement par quasi-capitaux propres est plus coûteux qu’un prêt commercial conventionnel. Une institution prêteuse vise généralement un taux de rendement qui se situe entre celui d’une créance de premier rang et celui des capitaux propres.

Le financement par quasi-capitaux propres est quand même plus économique que le financement par capitaux propres auquel les jeunes entreprises en manque de liquidités font généralement appel. Les investisseuses et investisseurs de capitaux propres exigent habituellement un taux de rendement plus élevé (un taux de l’ordre de 30 % n’est pas rare) pour compenser les risques engendrés.

Aucune dilution de la propriété

Contrairement au financement par capitaux propres, un prêt par quasi-capitaux propres n’entraîne généralement aucune dilution de la propriété.

Modalités souples

Le financement par quasi-capitaux propres est assorti de modalités de remboursement personnalisées et d’une échéance de deux à huit ans. Habituellement, aucun remboursement du capital n’est exigé durant la première ou les deux premières années. Parmi les autres modalités possibles, notons les versements ballons (remboursement de la totalité du prêt lorsqu’il arrive à échéance) et le remboursement automatique à partir des flux de trésorerie (versements lorsque des fonds supplémentaires sont disponibles).

«Les modalités visent à vous permettre de conserver plus de liquidités dans votre entreprise durant les premières années cruciales», précise Robert Duffy.

4 leçons pour les entreprises en démarrage qui connaissent une croissance rapide

Une croissance rapide peut être éprouvante pour les finances d’une entreprise aux premiers stades de développement. Même si les ventes augmentent, des sommes importantes doivent être consacrées à l’achat d’équipement et de stocks et à l’embauche de personnel, tandis que l’entreprise doit parfois attendre longtemps le paiement de ses comptes clients. Les problèmes de liquidités ne sont pas rares.

BDC Capital a étudié plus de 100 entreprises en démarrage et en croissance rapide pour comprendre comment elles avaient réussi. Voici quatre leçons tirées de cette analyse.

1. Utilisez des scénarios hypothétiques

La plupart des entreprises en démarrage essaient de prévoir leurs revenus et leurs dépenses. Or, de telles prévisions sont habituellement peu fiables.

«Les prévisions sont extrêmement importantes et nous recommandons aux membres de la direction de consacrer tout le temps nécessaire à la planification et d’harmoniser les attentes des actionnaires à celles des institutions prêteuses, des membres du personnel et des autres parties prenantes importantes, indique Robert Duffy. De nombreuses prévisions ne servent à rien, car elles ne reposent que sur un ou deux scénarios particuliers. Il est difficile de prédire l’avenir avec précision, surtout pour une entreprise qui en est à ses premiers pas.»

«Il arrive très souvent qu’une entreprise soit confrontée à des problèmes imprévus et que la croissance de ses revenus ne corresponde pas à ses attentes, ajoute Robert Duffy. La plupart des entreprises n’ont pas planifié ce qu’elles devraient faire si cela se produit. Elles continuent à dépenser en suivant leur “plan”, qui repose sur une hypothèse de croissance, puis se retrouvent à court de liquidités.»

«Souvent, elles finissent par se retrouver dans une situation précaire, poursuit Robert Duffy. Elles ne veulent pas réduire leurs dépenses de peur de nuire à leurs perspectives de croissance ou à leur évaluation, et elles continuent de dépenser de l’argent de manière non viable.»

Plutôt que de se fier à des prévisions qui tentent de prédire l’avenir, Robert Duffy suggère d’imaginer un certain nombre de scénarios hypothétiques, en utilisant par exemple des ventes inférieures ou supérieures à celles prévues, pour voir comment cela pourrait affecter les liquidités de l’entreprise. Ainsi, si la croissance des revenus est plus lente que prévu, vous aurez déjà une idée de l’impact que cela aura sur l’embauche et sur l’augmentation de vos autres dépenses.

2. Associez les dépenses à des jalons précis

Ne dépensez pas votre argent de façon irréfléchie si votre croissance ou vos finances ne respectent pas les prévisions. «Vous ne pouvez passer à la prochaine étape de votre plan si la première n’a pas été franchie, soutient Robert Duffy. Cela peut sembler évident, mais cette erreur se produit à répétition.»

Plutôt que d’associer les dépenses à des prévisions qui ne sont peut-être pas fiables, affectez-les plutôt à des jalons de votre plan de croissance, par exemple des objectifs de revenus nets.

3. Surveillez vos finances

Contrôler ses finances peut sembler aller de soi, mais un nombre étonnant d’entreprises échouent parce qu’elles n’accordent pas à cette activité l’importance qu’elle mérite.

«Un grand nombre de propriétaires d’entreprise ne connaissent pas la situation financière de leur entreprise, confirme l’expert. Bien souvent, le plan financier est considéré comme un mal nécessaire et les propriétaires d’entreprise ne font pas le lien entre les décisions opérationnelles et leur situation financière ainsi que leur trésorerie.» Robert Duffy invite les propriétaires d’entreprise à assumer leurs responsabilités dans ce domaine. «Ne présumez pas que votre équipe des finances ou de services-conseils maîtrise mieux ces questions que vous.»

4. Adressez-vous aux institutions prêteuses sans délai

Dès que vous commencez à avoir une clientèle fidèle, évaluez vos besoins financiers à venir. Bon nombre d’entreprises font l’erreur d’attendre d’avoir besoin de financement pour explorer les options qui s’offrent à elles. Cela peut imposer d’importantes contraintes à l’équipe de direction et l’obliger à négliger certaines priorités de l’entreprise afin de se consacrer à la recherche des fonds nécessaires. Il est toujours préférable de s’adresser aux institutions prêteuses le plus tôt possible afin d’explorer toutes les solutions éventuelles.