Comment modifier ses processus pour un projet d’automatisation?

Évitez les gaspillages en trois étapes

Un processus est une suite d’activités ou de tâches connexes dont l’objectif ultime est de fournir des produits ou des services à vos clients. Il transforme les ressources physiques, numériques et humaines en valeur pour votre clientèle. Nous pourrions par exemple penser au processus d’assemblage d’une voiture qui implique de combiner des pièces comme le moteur, les roues et la carrosserie. 

Une des raisons les plus importantes de revoir vos processus, avant de lancer un projet d’automatisation, est de prévenir le gaspillage. Celui-ci peut prendre différentes formes, mais dans tous les cas, il rend vos opérations inefficaces et nuit à votre productivité. 

Pour éliminer le gaspillage, préparez votre projet en suivant les trois étapes suivantes, qui transformeront vos processus.

1. Analyser

Avant d’automatiser une tâche, analysez vos processus et vos besoins. Identifiez les gaspillages, les problèmes récurrents, les lacunes et les tâches à faible et forte valeur ajoutée. Votre but est d’identifier les tâches créant de la valeur pour votre clientèle: ce sont celles-là que vous voudrez automatiser.

2. Standardiser

Assurez-vous que vos équipes travaillent toutes de la même manière. Organisez les tâches dans la meilleure séquence. La standardisation aide à identifier et éliminer les variations ou complexités inutiles dans les flux de travail. Elle permet également d’établir les efforts et les temps de cycle attendus.

3. Optimiser

La dernière étape importante est d’optimiser vos processus. Cela permet de réduire ces trois types de gaspillage:

I. Muda (gaspillage)

Cela inclut les activités sans valeur ajoutée, comme les déplacements de produits, une mauvaise gestion des stocks, des attentes et des retards, un surtraitement ou les défauts de fabrication. Par exemple, installer un convoyeur entre deux machines plutôt que de les rapprocher serait une forme de Muda.

II. Mura (irrégularité)

Ce type de gaspillage est la cause du Muda. Par exemple, imaginez une chaîne d’assemblage où les produits passent par plusieurs postes de travail. Si ces postes n’ont pas tous la même capacité, des gaspillages se manifesteront sous forme d’attente et de surproduction.

III. Muri (surcharge)

Ce gaspillage résulte de la surcharge d’une ressource, qu’il s’agisse d’une machine ou d’une personne. Cela peut entraîner de l’absentéisme, des maladies, des imperfections de produit et des pannes de machines. Par exemple, demander à quelqu’un de manipuler des pièces lourdes manuellement toute la journée serait considéré comme du Muri.

Revoir la conception des produits

Les robots et les humains ne travaillent pas de la même manière. Les humains sont flexibles et peuvent s'adapter rapidement à des variations mineures dans les tâches. Les robots, à l’inverse, réalisent les tâches répétitives de façon précise et efficace, mais requièrent des conditions contrôlées pour fonctionner correctement. Par exemple, un robot de soudage exige que les pièces soient parfaitement alignées pour effectuer sa tâche. Un désalignement de quelques millimètres seulement pourrait empêcher le robot de souder adéquatement.

Bien sûr, l’ajout des capteurs et de caméras peut augmenter la flexibilité des robots et leur permettre de détecter et corriger les désalignements. Cependant, cela risque d’augmenter vos temps de cycle—une forme de gaspillage, surtout si les variations peuvent être prévenues en amont.

L’automatisation de vos opérations vous amènera donc à repenser la conception de vos produits afin de les rendre mieux adaptés aux capacités de vos machines. Vincent Bombardier l’illustre avec l’exemple de la fabrication de meubles en bois.

«Imaginez que les équipes assemblaient manuellement les pièces de meubles, dit-il. Si l’entreprise désire automatiser sa fabrication, elle devra peut-être revoir son design, car certaines tâches d'assemblage manuelles sont trop complexes pour un robot.»

La solution pourrait prendre différentes formes. Par exemple, les pièces pourraient être conçues avec des joints à enclenchement. Il s’agit d’une méthode plus adaptée à l’automatisation, permettant aux robots d'assembler les pièces avec précision et rapidité.

Optimiser l’entretien et l’approvisionnement

L’automatisation industrielle ouvre la porte à l’entretien prédictif et à une meilleure gestion des stocks, qui amèneront des changements en profondeur de vos processus.

D’une part, l'utilisation de capteurs sur vos équipements vous permettra de surveiller leur état en temps réel. Les données ainsi collectées peuvent ensuite être analysées pour prédire les pannes avant même qu'elles ne se produisent, explique Vincent Bombardier.

«Cela vous permettra de limiter les arrêts imprévus, mais aussi de prolonger la durée de vie de vos machines», dit-il. En contrepartie, vos équipes d’entretien devront adopter une nouvelle manière de travailler, plus proactive, basée sur l'analyse de données. Celle-ci permettra d’anticiper les bris afin de faire l’entretien au meilleur moment, une méthode plus efficace que de suivre un programme d’entretien rigide.

D’autre part, l’utilisation de machines connectées vous permettra de mieux gérer vos stocks. Comme celles-ci peuvent communiquer directement avec votre système de gestion d'entrepôt (ou WMS pour Warehouse Management System en anglais), et même votre Progiciel de gestion intégré, vous optimiserez vos réapprovisionnements et vos flux de marchandises.

Prochaine étape

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