Entrepreneures canadiennes en 2025: Prêtes à relever les défis
En décembre 2024, BDC a publié ses perspectives sur les trois principaux facteurs défavorables auxquels les entrepreneures et entrepreneurs devront faire face en 2025.
- Le niveau élevé d’endettement des consommatrices et consommateurs continuera d’influencer leur comportement et leurs préférences en matière de dépenses.
- Les objectifs d’immigration revus à la baisse risquent d’accroître la pression sur un marché du travail déjà tendu.
- La nouvelle administration américaine et l’imposition de tarifs douaniers sur les importations canadiennes aux États-Unis perturberont les affaires.
Si ces défis peuvent être difficiles à relever pour toutes les entreprises du pays, on parle moins de la situation des entreprises dirigées par des femmes au Canada.
Pour souligner la Journée internationale des femmes, nous nous penchons sur les recherches récentes menées par BDC pour mieux cerner le sujet.
Les résultats sont encourageants: les femmes entrepreneures sont prêtes à relever les défis de 2025.
Les entrepreneures s’adaptent aux nouvelles préférences de consommation
Au cours des deux dernières années, les consommatrices et consommateurs ont dû composer avec leur lot de difficultés économiques.
Celles-ci ont influencé les comportements et les préférences en matière de dépenses de multiples façons. Pour les entreprises qui vendent directement aux consommatrices et consommateurs, il est d’autant plus difficile de garder la tête hors de l’eau.
75 %
des entrepreneures affirment avoir bien géré l'évolution des habitudes de consommation.
La stabilisation de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt en 2025 pourraient permettre aux ménages de retrouver une certaine marge de manœuvre dans leur budget. Ceci devrait se traduire par une augmentation des dépenses. Néanmoins, les consommatrices et consommateurs feront tout de même preuve de vigilance compte tenu du niveau élevé d'endettement, et car l'incertitude a changé leurs préférences et comportements.
Un sondage récent sur l’adaptation des propriétaires d’entreprises au changement montre que les propriétaires d’entreprises ont constaté une plus grande sensibilité au prix, une diminution des achats et des attentes plus élevées en matière de service de la part de leur clientèle. Parmi les cheffes d’entreprise, 39 % ont également constaté un penchant plus important pour la personnalisation de la part de leur clientèle (contre 22 % pour les hommes), et 28 % ont relevé un intérêt plus marqué pour les achats qui rendent la vie plus facile (17 % pour les hommes), ce qui laisse entendre que les femmes pourraient être plus à l’écoute des besoins de leur clientèle.
Comment les entrepreneures ont-elles réussi à composer avec l’évolution des habitudes de consommation?
Les trois quarts (75 %) des entrepreneures interrogées affirment avoir bien géré l’évolution des habitudes de consommation.
De plus, elles demeurent bien placées pour affronter 2025. Au lieu de baisser leurs prix ou de restreindre leur offre, la plupart des entrepreneures affirment qu’elles mettront l’accent sur des adaptations à valeur ajoutée, comme l’amélioration du service à la clientèle et des délais de réponse (93 %) et une meilleure personnalisation des produits et services (88 %).
En s’adaptant aux besoins de leur public, les entreprises ajoutent une valeur distinctive à leurs produits et services. C’est un excellent moyen d’attirer la clientèle sans baisser les prix.
Les entrepreneures ont ce qu’il faut pour gérer efficacement les pénuries de main-d’œuvre
Compte tenu des objectifs d’immigration revus à la baisse, la population canadienne devrait diminuer de 0,2 % en 2025 et 2026. Résultat: moins de consommatrices et consommateurs et moins de travailleuses et travailleurs pour les entreprises canadiennes. Avec le départ à la retraite des baby-boomers, il sera de plus en plus difficile d’attirer et de retenir la main d’œuvre.
Cela entraîne des répercussions directes sur les perspectives de croissance des entreprises canadiennes. Une étude de BDC a montré que les entreprises les plus touchées par les pénuries de main-d’œuvre sont 65 % plus susceptibles de connaître une faible croissance des ventes.
Miser sur une culture d’entreprise forte pour fidéliser le personnel
Près des deux tiers (65 %) des entrepreneures affirment avoir bien géré les pénuries périodiques de main-d’œuvre au cours des trois dernières années.
Les entreprises dotées d’une culture d’entreprise robuste ont un avantage. Une étude récente de BDC a révélé que les firmes offrant un milieu de travail inclusif suscitent une meilleure mobilisation du personnel et connaissent un taux de roulement moins élevé. La fidélisation et la mobilisation du personnel peuvent atténuer l’effet du resserrement du marché du travail.
Cette étude montre également que les entreprises dirigées par des femmes ont une longueur d’avance dans la mise en place d’une culture d’entreprise forte et inclusive. Par exemple, les entreprises dirigées par des femmes sont plus susceptibles d’avoir pris des mesures pour rendre le milieu de travail plus inclusif (66 %) et d’avoir l’intention de prendre des mesures à l’avenir (57 %). Ces entreprises sont également plus susceptibles (66 %) de déclarer qu’au moins un ou une membre de la haute direction soutient ouvertement les initiatives en faveur de l’inclusion.
Miser sur la technologie pour accomplir le travail
La technologie est un autre outil puissant permettant de pallier les pénuries de main-d’œuvre.
Selon une étude de BDC sur les pénuries de main-d’œuvre, les entreprises qui ont automatisé certains aspects de leur entreprise étaient deux fois plus susceptibles d’avoir plus de facilité à embaucher.
Le quart des entreprises dirigées par des femmes interrogées (25 %) ont affirmé que l’adoption de nouvelles technologies était l’un de leurs principaux objectifs d’investissement pour la prochaine année. Toutefois, un certain nombre d’obstacles les empêchent encore d’investir dans la technologie:
- Près de la moitié (46 %) des femmes entrepreneurs interrogées ont cité le manque de fonds comme principal obstacle à l’investissement dans la technologie.
- L’aide au choix (31 %) et à la mise en œuvre (28 %) de la technologie sont les principaux types de soutien dont les entreprises dirigées par des femmes affirment avoir besoin pour favoriser l’adoption de la technologie.
64 %
des entrepreneures pensent que les éventuels tarifs douaniers américains auront un effet négatif sur leur entreprise.
Les entrepreneures comptent prendre des mesures pour faire face aux politiques commerciales américaines
Les éventuels tarifs douaniers sur les importations canadiennes et la rétorsion du Canada pourraient rendre les exportations vers les États-Unis moins concurrentielles et les importations américaines plus coûteuses.
Un sondage mené par BDC en janvier 2025 a révélé que la plupart des propriétaires d'entreprise croient que les tarifs potentiels américains auront un impact négatif sur leur commerce. Les entrepreneures ne font pas exception, avec près des deux tiers (64 %) rapportant la même chose. Les répercussions les plus importantes se feraient sentir sur le coût des intrants et des marchandises vendues.
Néanmoins, plus des trois quarts (77 %) des entrepreneures interrogées affirment qu’elles ont trouvé des solutions pour atténuer les effets des tarifs douaniers américains ou qu’elles en trouveront. Parmi les stratégies les plus populaires, citons l’intensification des efforts de commercialisation pour mousser les ventes et compenser les coûts liés aux tarifs (30 %), la diversification de la chaîne d’approvisionnement auprès de pays n’imposant pas de tarifs (29 %) et l’ajustement du prix des biens et services facturés à la clientèle (26 %).
Faire face au changement
La recherche peut nous éclairer sur le degré de préparation des femmes entrepreneures en vue d’affronter 2025, mais il ne s’agit pas d’une boule de cristal.
La réussite des entreprises dirigées par des femmes en 2025 dépendra de multiples variables et facteurs inconnus. Les femmes continueront d’aller de l’avant et de trouver des solutions pour relever les défis uniques de l’entrepreneuriat. Cependant, une chose reste certaine: BDC continuera de soutenir les femmes entrepreneurs sur la voie de la réussite.
À propos de la recherche de BDC auprès des entreprises
BDC mène régulièrement des sondages auprès de Points de vue, son Panel points de vue exclusif, composé de propriétaires de petites et moyennes entreprises, sur une variété de sujets pertinents pour les entrepreneures et entrepreneurs du Canada. Les résultats du sondage du panel Points de vue BDC sont régulièrement communiqués aux panélistes et parfois mis à la disposition du public à la page Études et recherche de BDC.
Si vous souhaitez exprimer votre opinion sur des sujets d’actualités liés à l’entrepreneuriat, joignez-vous au panel Points de vue BDC ici.
Nous remercions tout particulièrement Marcellina Daniel, Isabelle Simard, Jovanka Charbonneau, Arnaud Franco, Catherine Schwartz et Joanne Photiades pour leur apport à cet article.