Leadership climatique Article | Lecture de 7 minutes

Quoi faire après avoir calculé l’empreinte carbone de votre entreprise?

5 étapes pratiques pour faire du calcul de l’empreinte carbone un outil puissant pour votre entreprise
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Vous avez investi du temps et des ressources pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de votre entreprise. Maintenant que vous connaissez l’empreinte carbone de votre entreprise, quoi faire?

«Le calcul des émissions de gaz à effet de serre est une étape importante, mais ce n’est pas la fin du processus. C’est à ce moment-là que le travail commence vraiment», explique Marianne Pemberton, experte en matière de développement durable à BDC.

Nombre de propriétaires d’entreprise pensent avoir atteint la ligne d’arrivée une fois qu’elles et ils savent combien d’émissions de GES sont générées par leur entreprise. Bien qu’il s’agisse d’une étape importante, il est primordial de comprendre que le calcul des émissions de votre entreprise n’est pas la fin de votre parcours en matière de développement durable.

Le calcul des émissions de gaz à effet de serre est une étape importante, mais ce n’est pas la fin du processus. C’est à ce moment-là que le travail commence réellement.

Pour cette raison, lorsqu’elle aborde la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec les entrepreneures et entrepreneurs, la conseillère aime utiliser l’analogie de l’apprentissage d’un instrument. Vous vous améliorerez de jour en jour et vous verrez des résultats, mais il vous restera toujours quelque chose à améliorer.

Quelle que soit la raison qui vous pousse à calculer l’empreinte carbone de votre entreprise, qu’il s’agisse d’une conviction personnelle, des exigences de la clientèle ou du personnel ou encore des préparatifs en vue de changements réglementaires, il est important que des actions liées au climat suivent vos calculs des GES.

Voici les principales étapes à suivre pendant et après votre premier cycle de collecte de données sur les GES de votre entreprise.

1. Pendant les calculs, documentez tout et gardez de bons dossiers

Si c’est la première fois que vous mesurez les émissions de GES de votre entreprise, cela devient votre année de référence. Pour produire l’inventaire des émissions, vous avez dû formuler un grand nombre d’hypothèses qui auront une incidence sur le calcul des émissions de votre année de référence, ainsi que sur tous les calculs ultérieurs.

Par exemple, disons que vous avez cinq emplacements d’affaires et que l’un d’entre eux, un petit espace de vente au détail dans un bâtiment commercial, a été exclu de vos calculs des émissions de GES. Ces décisions semblent évidentes sur le moment, mais elles doivent être documentées aux fins de cohérence et de comparabilité d’une année à l’autre.

Prenez le temps de tout mettre par écrit et d’expliquer les exclusions et les hypothèses. «Soyez aimable avec votre futur moi. Le fait de conserver de bons dossiers et de noter les défis et les leçons apprises facilitera votre travail de mesure des GES la prochaine fois», déclare Marianne Pemberton.

Soyez aimable avec votre futur moi. Le fait de conserver de bons dossiers et de noter les défis et les leçons apprises facilitera votre travail de mesure des GES la prochaine fois.

2. Après le calcul: fixez un objectif de réduction

Les émissions de GES de votre entreprise sont comme un instantané dans le temps. C’est comme pour sa performance financière. Vous avez peut-être eu une bonne année, mais est-elle meilleure ou pire que l’année dernière?

Maintenant que vous savez où vous en êtes, fixez un objectif de réduction réaliste et crédible en fonction de vos émissions de l’année de référence. Les entreprises commencent généralement par les émissions des portées 1 et 2, qui sont sous leur contrôle. En outre, les objectifs peuvent être absolus (réduction totale des émissions) ou basés sur l’intensité (émissions par unité de production).

Bien que les objectifs de réduction des émissions les plus rigoureux soient les objectifs fondés sur la science (Science Based Targets) vérifiés par un tiers, l’objectif de réduction des émissions approprié pour votre organisation doit trouver un équilibre entre l’ambition et la faisabilité.

Vous trouverez peut-être des possibilités de réduire vos coûts en diminuant votre consommation d’énergie ou en éliminant certaines formes de déchets dans votre entreprise.

«Si votre dépense la plus importante est aussi votre plus grande source d’émissions, vous disposez d’un excellent argumentaire pour réduire ces deux éléments en même temps», poursuit Marianne Pemberton.

Si votre dépense la plus importante est aussi votre plus grande source d’émissions, vous disposez d’un excellent argumentaire pour réduire ces deux éléments en même temps.

3. Diffusez l’information

Les principales parties prenantes et les membres du personnel des unités d’affaires les plus touchés par les résultats des calculs des émissions de GES (et les nouveaux objectifs) doivent être les premiers à être informés. «Si votre flotte est votre principal enjeu, vous devez d’abord faire participer la personne responsable des opérations et les membres de son équipe, dit Marianne Pemberton. En fait, ces personnes auraient dû représenter un élément important de votre exercice de mesure.»

Une fois cette étape franchie, utilisez vos outils habituels de communication avec le personnel (bulletin d’information, réunions générales, vidéos, courriels) pour lui faire part des résultats et indiquer ce que vous comptez faire ensuite.

Vos efforts en matière de durabilité sont des outils incroyablement puissants pour donner un but à votre personnel. Soyez honnête au sujet de vos plans de durabilité et du niveau de participation du personnel nécessaire pour atteindre vos objectifs.

Méfiez-vous de l’écoblanchiment

Les investisseuses et investisseurs et les compagnies d’assurance sont soumis à une forte pression pour comprendre les risques climatiques liés à la finance dans leurs placements. Vous devriez donc envisager de leur fournir une mise à jour sur votre stratégie de réduction des GES, vos objectifs de réduction ou d’autres initiatives liées au climat.

Vous pouvez également rendre publics votre empreinte carbone et votre plan d’action sur votre site Web ou envoyer un courriel à vos partenaires, à vos fournisseuses et fournisseurs, et même à votre clientèle. «Tout dépend de la culture et de l’approche marketing de votre entreprise, explique la conseillère. «Mais le plus important est de vous préparer à répondre à des questions comme: “Et alors?” et “Qu’est-ce qu’on fait ensuite?”»

Soyez honnête et n’en faites pas trop. Ne communiquez pas trop et ne donnez pas d’informations trompeuses sur vos actions ou leurs résultats. Ne vous précipitez pas pour alléguer la neutralité carbone, qui est de plus en plus critiquée et difficile à étayer.

… et du mutisme vert

Le «mutisme vert» désigne les entreprises qui hésitent à parler de leur travail en matière de durabilité parce qu’elles craignent que leur réputation ne soit entachée.

La meilleure façon de divulguer vos émissions de GES avec intégrité est de faire preuve de transparence sur ce que vous incluez dans ce chiffre et sur ce que vous n’incluez pas.

Marianne Pemberton déclare: «S’agit-il uniquement des émissions des portées 1 et 2? Ou s’agit-il également de celles de la portée 3? Une entreprise peut dire qu’elle a une empreinte carbone de 10 000 tonnes et une autre, de 1 000 tonnes, mais elles mesurent des choses totalement différentes. C’est pourquoi l’évaluation comparative de l’empreinte carbone est un exercice délicat.»

Pour faciliter la comparaison, les entreprises doivent déclarer à la fois leurs émissions totales (émissions absolues) et l’intensité de leurs émissions.

Les émissions totales sont la quantité totale de GES émis dans l’atmosphère au cours d’une période donnée. On les mesure généralement en tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (éq CO2).

L’intensité des émissions est une mesure des émissions de GES par unité d’activité ou de production. Par exemple, l’intensité de vos émissions pourrait être la suivante:

  • Tonnes d’éq CO2/surface de plancher du bâtiment
  • Tonnes d’éq Co2/tonne de papier produit
  • Tonnes d’éq Co2/ total des kilomètres de marchandises transportées
  • Tonnes d’éq CO2/dollar généré

Dans notre calculateur de GES, nous vous facilitons la tâche avec le tableau des équivalences d’émissions totales de carbone dans notre tableau de bord des résultats. Les équivalents en CO2 sont utilisés pour standardiser les effets des diverses émissions de GES en convertissant les émissions ou les données énergétiques en quantité équivalente d’émissions de dioxyde de carbone (CO2). Vous pouvez également voir vos émissions annuelles exprimées de manière concrète, comme le nombre de téléphones intelligents chargés, le nombre de trajets en voiture effectués à l’échelle du Canada et le nombre d’arbres nécessaires pour compenser cette empreinte carbone.

4. Créez un plan d’action pour le climat

Un plan d’action pour le climat est un document qui détaille vos ambitions ainsi que le calendrier, les mesures et les indicateurs de rendement clés pour vous aider à atteindre vos objectifs de réduction des émissions.

Il devrait comprendre les éléments suivants:

  • une liste réaliste de projets significatifs
  • un calendrier pour la réalisation de chacun d’entre eux
  • le nom des membres du personnel responsables de chaque projet
  • des mesures pour évaluer vos progrès (étapes et indicateurs de rendement clés)

La sensibilisation des membres de votre personnel est essentielle, car elles et ils sont vos plus grandes ambassadrices et vos plus grands ambassadeurs et joueront un rôle clé dans la mise en œuvre de votre plan d’action.

Les grandes entreprises publient souvent des rapports sur le développement durable afin de mettre en évidence les mesures qu’elles prennent pour réduire leur impact environnemental et améliorer leur impact social. L’examen des rapports des autres entreprises peut vous donner une idée de la manière de structurer votre plan d’action pour le climat.

Faites participer les leaders de vos services et demandez-leur de fixer leurs propres objectifs. Soyez opportuniste en matière de durabilité: profitez des renouvellements de budget, des renouvellements de bail ou des nouveaux achats pour effectuer des achats et prendre des décisions à faibles émissions de carbone.  

Recherchez les gains rapides

La plupart des émissions des entreprises sont produites dans quatre secteurs: l’électricité, le chauffage et la climatisation, les matériaux et le transport. Voici des exemples de projets à envisager pour réduire vos émissions:

Bâtiments et équipements

  • Régler les thermostats et éteindre les lumières lorsque l’espace est inoccupé
  • Garder les stores fermés pour garder la chaleur à l’intérieur ou à l’extérieur (en fonction de la saison)
  • Éteindre les équipements inutiles ou non utilisés
  • Installer des ampoules à DEL et des détecteurs de mouvement pour l’éclairage

Véhicules et transports

  • Promouvoir le covoiturage, les transports publics, le vélo et le télétravail pour le personnel
  • Installer des bornes de recharge pour véhicules électriques à l’intention de votre clientèle ou de votre personnel
  • Enseigner aux conductrices et conducteurs des techniques de conduite respectueuse de l’environnement, et mettre en œuvre une politique d’interdiction de la marche au ralenti

Approvisionnement et gaspillage

  • Faire des achats locaux pour réduire les émissions liées au transport
  • Faire don aux banques alimentaires des restes de nourriture provenant des installations, des bureaux ou des événements
  • Composter les déchets alimentaires de vos bureaux et installations

Leadership et certification en matière de climat

  • Adopter une politique environnementale axée sur la réduction des émissions
  • Proposer des formations sur les changements climatiques et les actions climatiques au personnel (comportements économes en énergie, déplacements domicile-travail, etc.)

5. Contrôlez et suivez votre performance

Il est facile de commencer avec de grandes ambitions et de se laisser distraire par les pressions quotidiennes. C’est pourquoi des contrôles fréquents et un tableau de bord sont essentiels pour suivre vos progrès, cerner les problèmes et prendre des mesures correctives.

Dans la mesure du possible, essayez d’aligner ces mesures sur vos processus opérationnels existants.

La plupart des entreprises décident de suivre leurs émissions sur une base annuelle, mais on peut aussi aussi le faire tous les deux ans. Toutefois, si vous mettez en œuvre des projets d’efficacité énergétique, le contrôle doit être effectué plus régulièrement. Par exemple, si vous cherchez à évaluer l’incidence de l’adoption d’un système d’éclairage à DEL dans votre centre de distribution, vous devriez suivre la consommation d’électricité trois mois avant l’adoption et trois mois après. Cela permettra d’estimer le rendement des investissements sur une période de six mois.

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